Éducation

Auteur(s): David Amherdt/Clemens Schlip. Version: 10.02.2023.

  1. Formation et éducation dans l’esprit de l’humanisme: remarques introductives
  2. Tendances pédagogiques des humanistes suisses
  3. Organisation de l’enseignement scolaire supérieur
  4. Deux traités pédagogiques
  5. L’apprentissage des langues classiques et de l’hébreu
  6. Éditeurs, imprimeurs, libraires
  7. Les jésuites dans la Suisse catholique
  8. L’éducation des jeunes filles et des femmes

 

1. Formation et éducation dans l’esprit de l’humanisme: remarques introductives

La particularité du programme éducatif humaniste réside dans le fait que l’éducation est recherchée pour elle-même, c’est-à-dire qu’elle a pour but premier le perfectionnement de la personnalité de l’être humain qu’elle forme. Cet objectif s’écarte ainsi d’une part de la pensée médiévale, qui considérait l’éducation comme une «préparation à l’accomplissement transcendant du sens de la vie terrestre», et d’autre part de tous les courants spirituels qui attribuent à l’éducation un rôle et un but purement utilitaires.

L’instrument de formation par excellence de l’humanisme est l’étude intensive des auteurs païens et chrétiens de l’Antiquité: les auteurs latins, évidemment, mais aussi les auteurs grecs (du moins théoriquement, ce qui constitue également une différence par rapport au Moyen Âge; il est vrai que tous les humanistes n’ont pas satisfait à cette exigence avec le même succès). Les humanistes désignent ces études, grâce auxquelles l’homme devient véritablement un homme (homo humanus), par des expressions telles que studia humanitatis, bonae litterae, litterae humaniores, litterae humanae. L’humaniste italien Tommaso Parentucelli (1397-1455, devenu par la suite le pape Nicolas V) avait divisé les différentes disciplines des studia humanitatis de la manière suivante: grammaire, rhétorique, histoire, poésie et philosophie morale. Pour désigner ceux qui s’occupent de ces domaines, le terme humanista se répandit à partir de la fin du XVe siècle dans les universités italiennes.

On ne s’étonnera donc pas de ce que l’éducation et la formation soient également des thèmes centraux de l’humanisme au XVIe siècle; cela vaut tout particulièrement pour l’humanisme chrétien d’inspiration érasmienne. On pourrait même dire que la formation et l’éducation sont en fin de compte la quintessence de l’humanisme. Du reste, beaucoup d’autres thèmes abordés sur ce portail (comme le théâtre) ne se comprennent que si on les considère dans le contexte du système de formation et d’éducation de l’époque. Plus encore que pour d’autres thèmes, le problème est ici celui de l’abondance de la matière, et donc du risque de se perdre dans les détails, ce qui serait contraire à l’esprit d’une introduction destinée à une première orientation. Moins encore que pour d’autres thèmes, la présente étude ne peut rendre justice à la diversité de son sujet; dans de nombreux cas, nous nous contenterons de donner des repères, qui seront accompagnés d’indications bibliographiques permettant d’accéder à des informations plus précises. Pour illustrer notre propos, nous nous pencherons toutefois de manière plus détaillée sur les auteurs et les textes que nous présentons sur ce portail.

Il faut préciser d’emblée que l’idéal éducatif humaniste esquissé ci-dessus n’était qu’un des facteurs de la vie intellectuelle au XVIe siècle, même si c’était certainement l’un des plus importants. Il existe ainsi des interactions avec d’autres phénomènes intellectuels ou spirituels, telle la Réforme; la forme concrète que prend l’humanisme dans le domaine de l’éducation est évidemment influencée par ces circonstances extérieures.

 

2. Tendances pédagogiques des humanistes suisses

L’importance particulière de la formation et de l’éducation dans l’humanisme (en général, et donc aussi dans l’humanisme suisse) se manifeste déjà de manière purement extérieure par le fait que la plupart des humanistes suisses furent à un moment donné, et parfois toute leur vie, des éducateurs: Glaréan, Vadian, Fabricius Montanus, Gwalther, mais aussi Zwingli (qui fut directeur d’école à Zurich), Rhellicanus et bien d’autres. Certains d’entre eux consacrèrent même leur vie entière à l’enseignement à l’école ou à l’université. C’est le cas d’Henri Glaréan, que l’on peut légitimement appeler le praeceptor de la Suisse catholique: et de fait, toutes ses activités et tous ses écrits ont une visée pédagogique (nous présentons en détail sa vie et son œuvre ailleurs sur ce portail).

Mentionnons aussi Joachim Vadian, qui, au début de sa carrière, alors qu’il était professeur de poétique à l’université de Vienne, composa sans doute à l’attention de ses étudiants son dialogue satirique intitulé Gallus pugnans.

Johannes Rhellicanus (1478/88-1542) fut lui aussi un enseignant. Il fut le maître de grec de Bullinger à Zurich en 1527 et devint l’année suivante professeur de grec et de philosophie à la nouvelle haute école (académie) de Berne. De retour à Zurich en 1538, il y enseigna à l’école latine. Il composa notamment un poème didactique à propos d’une excursion botanique qu’il avait réalisée sur le Stockhorn en 1536. Il est également l’auteur d’une traduction de la vie de Plutarque par Homère (1537), et d’un commentaire de César (1543). Rhellicanus est l’auteur d’un poème en distiques élégiaques (78 vers) sur l’éducation chrétienne intitulé In bibliothecam Bernensem omnis generis librorum copia instructam […] elegia, «Sur la bibliothèque de Berne, munie d’une quantité de livres de tout genre». Dans sa préface au «lecteur chrétien» (christiano lectori), il part du constat que l’étude des belles lettres est en perte de vitesse et que beaucoup rejettent la faute de ce déclin sur l’Évangile. Son but est de faire connaître au lecteur la méthode d’étude de l’école bernoise et de montrer que la fidélité à l’Évangile n’empêche pas l’étude sérieuse des belles lettres. Toujours dans la préface, il énumère les matières étudiées (langues, théologie, etc.) et donne les noms des professeurs de l’école; parmi ceux-ci se trouve Rhellicanus lui-même, ainsi que Kaspar Megander (1495-1545), professeur de théologie. Quant au poème, dont le ton est plutôt moralisateur, c’est un hymne à l’humanisme chrétien: la véritable sagesse (Minerve, Pallas), qui est la sagesse du Père suprême, a remplacé la barbarie et la guerre (Mars). Les armes sont désormais les volumes latins, grecs et hébreux de la nouvelle bibliothèque. Cette renaissance va de pair avec un déclin des ténèbres de la papauté, dont Rhellicanus se réjouit fort! À la fin du poème, l’auteur montre que celui qui veut devenir savant ne doit pas négliger Dieu: une science sans Dieu est pernicieuse, pour soi-même et pour les autres.

Il faut dire un mot également de Rudolf Gwalther, dont la pièce scolaire Nabal, parue à Zurich en 1549, a pour but l’apprentissage du latin, l’édification morale et la pratique d’une activité ludique permettant aux jeunes de s’entraîner à parler sans honte. Ces visées pédagogiques, en particulier la formation des jeunes gens dans les belles lettres et la morale, sont d’ailleurs manifestes dans l’ensemble de l’œuvre du réformateur.

La fibre pédagogique et l’intérêt pour la formation littéraire des jeunes gens de Johannes Fabricius Montanus est illustrée par son recueil de Poemata, que l’on peut qualifier d’enchiridion vatis christiani, de «manuel du poète chrétien», ce livre ayant pour but de montrer aux jeunes gens comment faire de la poésie chrétienne tout en suivant de près les modèles païens.

Un bel exemple des fruits de son enseignement en même temps que de la manière dont celui-ci liait littérature, botanique et activité physique est le De itinere ad Montem Utliacum, poème composé par le jeune Théodore Collinus (Ambühl) en 1551 à propos d’une excursion de sa classe sur l’Uetliberg (colline surplombant Zurich) en compagnie de son maître, Montanus; le poème est édité par celui-ci dans son recueil de Poemata publié en 1556. Durant cette excursion, les élèves déclament des vers des Bucoliques de Virgile, modèle principal de la pièce. Les beautés de la nature, décrite comme un locus amoenus, y sont exaltées et élèvent les cœurs vers Dieu, ce Dieu que les jeunes gens prient et qui fait bon ménage avec les divinités païennes, que ce soit les déesses de l’Uetliberg, Aurore ou les Muses. Et puisqu’il est question de la famille Ambühl, citons ici une œuvre du frère de Théodore, Rudolf Collinus, qui publia en 1565 un poème moralisateur, certainement destiné aux jeunes gens, le In imaginem ebrietatis carmen, «poème sur une représentation de l’ébriété». Les 250 vers (distiques élégiaques) de cette pièce décrivent une gravure imprimée en tête de volume représentant un enfant en proie aux affres de l’ébriété. Il y est question des conséquences néfastes qu’entraîne la consommation excessive d’alcool.

 

3. Organisation de l’enseignement scolaire supérieur

L’université de Bâle, la seule qui se trouvait alors sur le territoire correspondant à la Suisse actuelle, fut fondée le 12 novembre 1459 par le pape Pie II à la demande du Conseil de la ville, et inaugurée le 4 avril 1460 en présence de l’évêque du diocèse. En tant que fondation «due à l’initiative des bourgeois d’une ville souveraine et de leur Conseil», elle «constitue un cas unique» parmi les universités de l’époque. Son histoire et le développement de son organisation interne ne peuvent être décrits ici que de manière partielle. La Réforme provoqua des tensions qui, après le soulèvement des bourgeois de Bâle en 1529 et la victoire de la nouvelle doctrine qui s’en suivit, entraînèrent le départ des professeurs (dont Glaréan) et des étudiants catholiques vers Fribourg-en-Brisgau et, après un interrègne de trois ans (avec un enseignement réduit), la promulgation de nouveaux statuts (1532), qui renforcèrent l’influence de l’État et limitèrent l’autonomie de l’université. Toutefois, même au sein de cette université réformée, l’évêque de Bâle, qui résidait désormais à Porrentruy, conservait sa charge de chancelier, et la confession catholique, tout comme les confessions protestantes autres que celle qui prévalait à Bâle, était tolérée parmi les étudiants; les professeurs, toutefois, ne jouissaient pas de ce privilège.

L’université de Bâle se composait de quatre facultés selon le modèle développé à Paris au haut Moyen Âge: la théologie (la science dominante incontestée du XVIe siècle), le droit, la médecine et la faculté des arts, qui correspond à l’actuelle faculté des lettres. À Bâle, mais aussi de manière générale dans l’ensemble du système universitaire, la faculté des arts dispensait une formation de base aux étudiants de toutes les facultés. Sa fréquentation n’était pas obligatoire, pas plus que l’obtention d’un diplôme, mais presque tous les étudiants s’y inscrivaient afin d’acquérir la formation de base nécessaire aux études dans les autres facultés. Son prestige était moindre, tout comme le salaire de ses professeurs, et puisque que nombre d’entre eux étaient ensuite promus dans l’une des autres facultés, le corps enseignant était soumis à de fortes fluctuations. L’enseignement des artes liberales, plutôt scolaire, se déroulait en principe sur six semestres. Les diplômes délivrés étaient le baccalauréat puis la maîtrise, tandis que le doctorat était réservé aux facultés supérieures. En raison de sa fonction particulière de «gymnase [ou école secondaire supérieure] interne à l’université», elle était la plus grande faculté en termes de nombre d’étudiants inscrits; en moyenne, dans les universités du début de l’ère moderne, au moins un étudiant sur deux limitait sa formation à la faculté des arts.

En raison de la disparition des bénéfices et des fondations ecclésiastiques, les professeurs de la haute école réformée de Bâle recevaient leur salaire de l’État. Comme celui-ci était plutôt faible, malgré les prestations supplémentaires en nature qui leur étaient parfois accordées, beaucoup d’entre eux géraient en même temps des pensions privées pour étudiants. Le fait que des professeurs d’université (soutenus par leurs épouses) se soient chargés, en plus de leur occupation professionnelle proprement dite, d’héberger des étudiants (ce qui impliquait toujours, en plus d’une vie en commun, un effort de tous les instants pour s’occuper de la formation et de l’éducation des jeunes) n’est d’ailleurs pas une spécialité bâloise; ce fut aussi le cas de Glaréan à Fribourg-en-Brisgau, pour ne citer ici qu’un exemple suisse.

Les frontières entre le domaine scolaire, c’est-à-dire les classes supérieures de l’enseignement secondaire, et la faculté des arts étaient en général encore floues au début de l’époque moderne. Un exemple bâlois le montre bien. En tant que recteur de l’école latine de Bâle (1544-1578), Thomas Platter fut d’abord confronté à l’hostilité de la faculté des arts, parce qu’il lisait avec ses élèves des auteurs plus exigeants que ceux traités au Pädagogium (c’est-à-dire la faculté des arts) et parce qu’il enseignait la dialectique; les représentants de l’université considéraient cette discipline comme leur domaine réservé et craignaient que la pratique de Platter n’entraînât une diminution des immatriculations au Pädagogium.

Ailleurs dans la Suisse réformée, il n’y eut pas d’universités, mais des académies qui devaient servir à la formation de la relève des ecclésiastiques, mais aussi à l’enseignement évangélique du clergé existant et du public cultivé. La Prophezey, créée en 1525 à Zurich sous l’impulsion, en particulier, de Zwingli, fit œuvre de pionnière, garantissant une formation théologique conforme aux nouvelles doctrines et indépendante des universités étrangères. Elle devint le modèle de la haute école de Berne (1528), de l’Académie de Lausanne (1537), alors bernoise, et de l’Académie de Genève (1559). Outre la théologie, on enseignait dans ces hautes écoles la philosophie et, surtout, les langues classiques et l’hébreu. Cette formation linguistique était la condition préalable pour pouvoir pratiquer une exégèse biblique dans les langues originales. Contrairement aux universités, les hautes écoles ne délivraient pas de grades académiques et ne connaissaient pas de division en facultés; en outre, elles n’avaient qu’un nombre limité de disciplines. Dans de telles institutions, «la Réforme se procura, dans une ville sans université, les institutions de type universitaire [...] dont elle avait besoin». Il était logique de les associer aux écoles latines locales, comme cela fut fait de manière exemplaire à Zurich et à Berne; les élèves avancés des écoles latines avaient déjà le droit de suivre les cours publics de la Prophezey zurichoise ou du Collegium zum Barfüssen de Berne. Par ailleurs, toutes les écoles latines bernoises (outre celle de Berne, celles de Thoune, Berthoud, Brugg, Zoffingen, Aarau et Morat, alors bernoise) étaient conçues comme des établissements préparant à l’entrée à la haute école (dans le canton de Vaud, conquis par Berne, cela s’appliquait par analogie aux diverses écoles latines locales dans leur relation avec l’Académie de Lausanne).

Comme exemple de l’esprit de la Prophezey et des institutions qui lui sont apparentées, on peut citer ici la prière que Zwingli rédigea à l’occasion du commencement des cours quotidiens le 19 juin 1525:

Omnipotens sempiterne et misericors Deus, cuius verbum est lucerna pedibus nostris et lumen semitarum nostrarum, aperi et illumina mentes nostras ut oracula tua pure et sancte intelligamus et in illud quod recte intellexerimus transformemur, quo maiestati tuae nulla ex parte displiceamus, per Jesum Christum dominum nostrum. Amen.

Dieu tout-puissant, éternel et miséricordieux, dont la Parole est une lampe qui guide nos pas et une lumière sur nos sentiers, ouvre et éclaire nos esprits afin que nous comprenions tes oracles de manière pure et sainte et que nous soyons transformés en ce que nous avons correctement compris, afin de ne déplaire en aucune manière à ta Majesté, par le Christ, notre Seigneur. Amen.

Un aperçu concret de l’organisation interne de l’enseignement supérieur zurichois en 1554 et de ses objectifs est présenté sur ce portail dans un extrait de la lettre De moribus adressée par Johannes Fabricius Montanus à un théologien de Marbourg. Cet écrit s’intéresse aussi bien aux écoles latines qu’à l’enseignement de la théologie. Il met en évidence ce dont il faut tenir compte dans le cadre de l’enseignement supérieur réformé: les contenus de l’éducation humaniste ne sont pas étudiés pour eux-mêmes, mais sont intégrés dans une formation théologique servant un but très concret: la pastorale réformée.

 

4. Deux traités pédagogiques

L’intérêt des réformateurs d’inspiration humaniste pour la formation des jeunes gens est illustré par deux traités pédagogiques, l’un de Zwingli, qui fut rapidement édité et réédité, l’autre de son successeur, Bullinger, dont la première édition remonte à la fin du XVIe siècle.

 

Le Quo pacto ingenui adolescentes formandi sint d’Ulrich Zwingli

L’opuscule date de l’année 1523; il sera plusieurs fois réédité, et deux versions allemandes verront également le jour. Le destinataire de ce texte est Gerold Meyer, adolescens optimus, alors âgé de 14 ans, qui mourra lors de la bataille de Kappel en 1531.

Dans l’épître liminaire, Zwingli présente ses visées: il a voulu être utile à la bonne santé aussi bien de l’esprit que du corps. Dans la première partie, plutôt théologique, Zwingli souligne la nécessité d’un enseignement religieux solide pour un jeune homme de l’âge de Gerold. La deuxième partie concerne les disciplines auxquelles le jeune homme devra s’initier: les langues sacrées (latin, grec, hébreu), nécessaires à la compréhension de l’Écriture; la rhétorique (il consacre un long développement à l’importance de l’art oratoire); quelques éléments de mathématiques. Zwingli donne ensuite des conseils de savoir-vivre: le jeune homme doit éviter la paresse, le jeu, les excès de vin et de nourriture; il doit aussi se garder de la folie de l’amour. La troisième partie concerne les devoirs envers autrui: il faut vivre la charité chrétienne et l’esprit de service, il faut honorer les parents, éviter de se laisser entraîner par la passion du jeu; il est aussi question de la nécessité des exercices physiques: la course, le saut, le disque, la gymnastique, la lutte (suisse!); il faut aussi éviter le mensonge ainsi qu’une démarche affectée.

 

Le Studiorum ratio de Heinrich Bullinger

Il s’agit d’une œuvre de jeunesse de Heinrich Bullinger (1504-1575) écrite en 1527/1528 pour son ami Werner Steiner. L’opuscule n’était pas destiné à la publication; ce n’est d’ailleurs qu’en 1594 qu’une première édition vit le jour. Le Studiorum ratio, présenté sous forme de lettre, est un plan d’études humaniste en même temps qu’une sorte de méthodologie pour l’étude de la théologie. Le public cible en est le lettré chrétien, non le théologien ou le détenteur d’une charge ecclésiastique. Les sources de Bullinger sont nombreuses; on trouve aussi des traces du Quo pacto de Zwingli, mais il faut souligner que les deux œuvres sont très différentes l’une de l’autre.

Après de brefs chapitres sur le temps qui doit être consacré à l’étude, sur la nourriture, le sommeil et la détente, le gros du Studiorum ratio de Bullinger est consacré à la lecture (lectio): la lecture profane (lectio prophana: philosophes, poètes, orateurs, historien, mathématiques et médecine; il propose notamment un canon de lectures), puis la lecture sacrée (lectio sacra: buts, comment les lire, les allégories; les livres historiques, prophétiques, les psaumes, les évangiles, les épîtres, les commentaires, etc.), la lecture profane servant de préparation à la lecture sacrée. Pour Bullinger, et conformément à la tradition humaniste, la lecture est à la base de la pensée, c’est-à-dire que tout savoir s’acquiert par l’étude des auteurs, et notamment des anciens Grecs et Latins; le travail théologique consiste également avant tout dans la lecture des textes, et l’exégèse biblique ne repose pas fondamentalement sur les interprétations qui en ont été faites dans le passé: scripturam sui ipisus esse commentarium, affirme-t-il, «l’Écriture est son propre commentaire».

Le Studiorum ratio de Bullinger qui, rappelons-le, n’était pas destiné à un large public, n’eut guère d’influence, mais elle témoigne de l’effervescence intellectuelle de la Zurich du premier quart du XVIe siècle.

 

5. L’apprentissage des langues classiques et de l’hébreu

L’apprentissage approfondi de la langue latine et de la langue grecque, les langues classiques par excellence, est dès le début au cœur du projet humaniste. En ce qui concerne le latin, qui était en effet une langue activement employée par les personnes cultivées, on voulait se démarquer de l’usage médiéval, jugé barbare. Même si le grec et l’hébreu étaient théoriquement au même niveau que le latin (ou semblaient même plus importants au goût de certains humanistes ou réformateurs), la langue des Romains dominait l’enseignement; cette domination était d’ailleurs également manifeste dans la production littéraire des humanistes, dans laquelle les écrits en grec étaient déjà clairement minoritaires (sans parler des écrits en hébreu). En Occident, les études grecques prirent un nouveau départ après des siècles d’interruption au Moyen Âge; les érudits grecs qui se rendirent en Italie en raison de l’invasion ottomane et de la fin de l’Empire byzantin contribuèrent largement à leur renaissance. L’hébreu s’y ajouta, en particulier sous l’impulsion de Johannes Reuchlin (1455-1522), mais aussi grâce aux courants théologiques de la Réforme (incarnés notamment par Érasme), qui voulaient lire non seulement le Nouveau Testament en grec, mais aussi l’Ancien Testament dans sa langue originale. Il ne faut toutefois pas oublier que pour Érasme, l’hébreu restait clairement inférieur aux autres langues classiques, de même qu’il plaçait le Nouveau Testament au-dessus de l’Ancien. Ces principes furent aussi, et en particulier, celui de l’enseignement dans les régions protestantes. En général, toutefois, il ne faut pas surestimer les connaissances linguistiques et la familiarité avec les écrits hébraïques auxquelles parvenaient les étudiants en hébreu; Érasme lui-même n’est d’ailleurs pas allé très loin en hébreu, malgré le véritable intérêt qu’il avait pour l’étude de cette langue.

Ces études linguistiques nécessitaient, aux yeux des humanistes, de nouveaux outils. Jakob Ceporin (1500-1525) est l’auteur, en 1522, d’une grammaire grecque destinée aux écoles publiée à Bâle. Il la révisa à deux reprises (1522 encore et 1526), et après sa mort, précoce (il venait d’être nommé professeur de grec et d’hébreu à Zurich), elle connut de nombreuses éditions, à Bâle et à Zurich, mais aussi à Paris (1529), Cologne (1533, etc.), Anvers (1534 et 1540), Venise (1540), Londres (1585). Elle fut utilisée dans les écoles zurichoises jusque dans la première moitié du XVIIIe siècle.

En 1528, l’humaniste bâlois originaire de Winterthour Alban Thorer (1489-1550) publie un abrégé latin de la grammaire grecque d’Emmanuel Chrysoloras. En 1541, puis à nouveau en 1542, il publie à Bâle les Familiarium colloquiorum formulae Graece et Latine, aussi intitulées Cottidiani colloquii libellus, phrases de la vie courante en grec (avec une version latine en regard) destinées à la pratique active de la langue grecque (cette méthode didactique présuppose la connaissance du latin). Thorer s’est inspiré des Hermeneumata Pseudodositheana, un texte de l’époque impériale conçu à l’origine pour aider les élèves de l’Orient hellénophone à apprendre le latin. Il y ajoute d’autres textes utiles à l’enseignement, comme la Tabula Cebetis (un dialogue de l’époque impériale, qui représente la vie humaine sous la forme d’un tableau allégorique) ou la Batrachomyomachia («La bataille des grenouilles et des souris»), une brève épopée parodique pseudo-homérique; pour chacune de ces œuvres, une traduction latine est placée en regard du texte grec.

Petrus Dasypodius (Hasenfratz), originaire de Frauenfeld, enseignant en langues classiques à Zurich puis à Strasbourg, ami de Zwingli, publie en 1536, chez Wendelin Rihel (Strasbourg), un dictionnaire scolaire latin-allemand, le Dictionarium Latinogermanicum, qui connaîtra de nombreuses rééditions.

Dès 1537, Conrad Gessner participe à l’édition d’un Lexicon Graecolatinum, version révisée d’un célèbre dictionnaire grec-latin compilé par divers auteurs sur la base du Dictionarium de Guarino de Favera. Une deuxième édition paraît en 1541. En guise de préface à la troisième édition, publiée 1543 à Bâle par Jérôme Curion, il publie un long texte, le De utilitate […] Graecae linguae, où il est question de l’importance que le grec revêt à ses yeux et de sa supériorité sur le latin. On a également conservé des notes manuscrites dans lesquelles Gessner compile, puisant dans de nombreux auteurs, des expressions grecques destinées à la conversation et à la correspondance; ces formules sont classées par thèmes (par exemple comment s’adresser à quelqu’un ou comment exprimer le mépris).

Enfin, pour ce qui est de l’hébreu, on peut mentionner le De modo legendi et intelligendi Hebraeum de Conrad Pellican, publié à Strasbourg en 1504; il s’agit de la première grammaire hébraïque.

Afin d’entraîner les élèves à l’usage actif du latin, on recourait au théâtre scolaire, où l’on jouait aussi bien des auteurs classiques comme Térence que (dans le domaine de la Suisse réformée) des drames bibliques protestants nouvellement créés (comme le Nabal de Rudolf Gwalther, le Philargyrus de Petrus Dasypodius ou le Philargirus de Heinrich Pantaleon); nous abordons ce sujet plus en détail dans notre introduction au théâtre.

 

6. Éditeurs, imprimeurs, libraires

Si l’on parle de l’enseignement au XVIe siècle, il faut également mentionner le commerce du livre de l’époque, qui fournissait les ouvrages nécessaires à l’étude. Au cours de notre période (et jusqu’au XVIIIe siècle), l’édition, l’imprimerie et le commerce du livre ne peuvent être considérés séparément, même si au cours du XVIe siècle, on voit apparaître de plus en plus d’éditeurs et de libraires qui n’ont plus d’imprimerie propre. La figure de l’imprimeur-éditeur, qui exerçait également une activité de libraire, est toutefois typique de cette époque. Ce n’est pas un hasard si la ville universitaire de Bâle devint un centre de l’industrie du livre. Parmi les personnalités renommées de l’imprimerie-édition bâloise, on peut nommer Johann Amerbach (env. 1440-1513) et Johann Froben (1491-1527), avec qui Érasme de Rotterdam collabora pour sa grande édition de Jérôme. Amerbach comptait également Érasme parmi ses collaborateurs; le jeune moine franciscain et futur professeur zurichois Conrad Pellican, qui en parlera des décennies plus tard dans son Chronicon, participa en tant que lecteur à son édition d’Augustin. Ce genre d’activité dans le domaine de l’édition était d’ailleurs typique des humanistes en début de carrière. La production de livres latins de l’époque se caractérise par de nombreuses rééditions de classiques antiques ainsi que d’autres ouvrages à usage scolaire et universitaire; les ouvrages théologiques ou, plus généralement, religieux représentaient également une part importante de l’offre. Ce portail présente de nombreux exemples dans ces domaines. Le nombre de plus en plus important de titres imprimés depuis l’invention de l’imprimerie créa un besoin d’orientation bibliographique, auquel Conrad Gessner fut le premier à tenter de répondre avec sa Bibliotheca Universalis, dont le but était d’énumérer tous les livres latins, grecs et hébreux publiés jusqu’alors. Ce livre parut à Zurich, qui est, à partir de la Réforme, l’un des trois grands centres de l’imprimerie sur le territoire de la Suisse actuelle, avec Bâle et Genève.

 

7. Les jésuites dans la Suisse catholique

Si l’on excepte la pratique pédagogique de Glaréan, que nous avons mentionnée au début de cette présentation, tous les noms et tous les écrits que nous avons considérés jusqu’ici pointent vers le milieu réformé. Ceci est une conséquence du fait, historiquement attesté, que dans les régions de la Suisse restées résolument catholiques, ce n’est qu’avec un certain retard que s’est développé le système d’éducation supérieure humaniste. Devant le succès de la Réforme, cette question fut rapidement considérée comme urgente, car l’on considérait comme problématique d’envoyer de jeunes catholiques dans des écoles protestantes. Dès 1531, les «cinq cantons» (Uri, Schwytz, Unterwald, Zoug et Lucerne), qui présentaient un contrepoids au pouvoir protestant, débattirent de ce problème, et en 1548, lors d’une conférence des sept cantons catholiques (les cinq susmentionnés avec Soleure et Fribourg), la ville de Fribourg apparut comme le lieu adéquat pour y installer une école supérieure catholique; il fallut toutefois attendre un certain temps avant que des mesures concrètes fussent prises. L’ordre des jésuites, fondé en 1534 par Ignace de Loyola (1491-1556) et reconnu par le pape en 1540, joua un rôle crucial dans ce processus. En 1574, les pères jésuites commencèrent leurs activités d’enseignement à Lucerne (l’établissement officiel du collège local eut lieu en 1577); l’archevêque de Milan, le cardinal Charles Borromée (1538-1584), l’une des figures centrales de la réforme catholique, avait également participé à cette fondation. Le collège jésuite de Saint-Michel de Fribourg (fondation en 1580, début des cours en 1582) devint rapidement un lieu central de l’enseignement jésuite. Le «deuxième apôtre des Allemands» (après Boniface), Pierre Canisius (1521-1597), participa personnellement à sa création. Le collège de Fribourg fut également l’un des lieux qui virent naître le théâtre jésuite, qui, à l’instar du théâtre biblique protestant mentionné plus haut, servait à des fins pédagogiques et à l’exercice de compétences rhétoriques. Il convient de mentionner ici Jacob Gretser (1562-1625) qui, durant sa période fribourgeoise (1584-1586), composa et mit en scène plusieurs pièces remarquables qu’il fit jouer à Fribourg même ou à Lucerne (par exemple le Timon, ou encore La comédie de saint Nicolas de Flue). Même si la Ratio Studiorum, avec ses instructions officielles concernant le programme l’enseignement des lycées jésuites, ne parut qu’en 1599, on peut en tirer des conclusions sur la pratique des années précédentes. Mentionnons enfin, sans nous y attarder, les fondations de collèges plus tardives: Porrentruy (1591), Soleure (1646), Bellinzone (1646), Brigue (1662) et Sion (1734).

Dans les (hautes) écoles jésuites comme dans les établissements réformés, l’enseignement des humanités ne constituait pas une fin en soi, mais s’inscrivait plus largement dans une formation à but moral et religieux (notamment pour assurer une relève religieuse qualifiée). Les poèmes de Franz Guillimann, l’un des premiers élèves jésuites fribourgeois, témoignent des fruits abondants que portait malgré tout l’enseignement littéraire et poétique dispensé dans ces écoles; en particulier, son ode pour la fête de Noël atteste à la fois de sa formation classique et de sa piété catholique.

En revanche, aucune université ne fut fondée dans la Suisse catholique au XVIe siècle pour compenser le passage de celle de Bâle au protestantisme. Il faudra attendre 1889 pour que l’Université de Fribourg soit créée.

 

8. L’éducation des jeunes filles et des femmes

Il y a fort peu à dire sur l’éducation des filles et des femmes, car les femmes ne prenaient part ni à l’enseignement des langues classiques, ni au système des écoles supérieures et de l’enseignement universitaire. Contrairement à d’autres régions d’Europe, on ne rencontre pas non plus d’exception féminine sur le territoire suisse. Pas de trace, donc, du type de la mulier docta (ou puella/virgo/uxor docta) ayant bénéficié d’une formation humaniste, écrivant elle-même des poèmes et se livrant à des travaux de recherche à l’instar des hommes savants, que l’on rencontre depuis le Quattrocento d’abord en Italie (Isabella dʼEste, Cassandra Fedele, Isotta Nogarola, Vittorio Colonna, Veronica Gambara, …), puis en France, en Espagne et en Angleterre (par ex. les filles de Thomas More), et qui apparaît également, un peu plus tard, en Allemagne (que l’on pense à Caritas Pirckheimer, la sœur de l’humaniste Wilibald Pirckheimer de Nuremberg, à Margarete Peutinger, l’épouse du savant Konrad Peutinger d’Augsbourg, et à Olympia Morata, originaire de Ferrare et mariée à un médecin de Schweinfurt). Il faut tout de même mentionner, dans la Confédération helvétique de l’époque, la dernière abbesse du Fraumünster de Zurich, Katharina von Zimmern, dont le père avait reçu une formation humaniste; elle-même prenait probablement une certaine part aux débats théologiques de son époque et fit preuve d’un véritable sens artistique lors de la conception de salles richement décorées du Fraumünster; il faudrait toutefois se garder d’accorder au personnage une importance excessive.

 

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