La présence de l’humanisme dans les diverses régions de Suisse

Auteur(s): Kevin Bovier (deutsche Übersetzung: Clemens Schlip). Version: 26.10.2023.

Au XVIe siècle, la Confédération compte treize cantons après l’admission de Bâle et de Schaffhouse en 1501, puis d’Appenzell en 1513; à cela il faut ajouter, dans le cadre de cette introduction, les pays alliés qui étaient étroitement liées aux cantons confédérés par des traités (les Ligues grisonnes, l’abbaye et la ville de Saint-Gall notamment) ainsi que les bailliages communs administrés ensemble par plusieurs cantons (par exemple la Thurgovie) et les territoires soumis à certains cantons confédérés et à des pays alliés. Le mouvement humaniste n’est pas présent de manière uniforme sur tout le territoire. Les cantons ruraux, notamment ceux dits «primitifs» (Uri, Schwytz, Unterwald), sont moins concernés par l’activité intellectuelle des humanistes (il y a des exceptions, comme Albert de Bonstetten à Einsiedeln), qui se concentre surtout dans les villes. De nombreux facteurs expliquent cet état de fait: les villes s’insèrent dans un réseau européen de commerce et d’échanges en tout genre, ce qui facilite les communications entre humanistes (par lettres) et leurs déplacements; les hautes écoles qui forment les humanistes se trouvent pour la plupart dans les centres urbains; les humanistes se soucient aussi d’avoir accès aux imprimeries réputées, qui ont besoin d’un réseau efficace pour se procurer du papier et envoyer leurs livres dans les foires (en particulier celles de Francfort); les mécènes et les lecteurs des humanistes se trouvent avant tout dans les villes, qu’il s’agisse de seigneurs, de magistrats, de juristes ou de prélats. Quant aux humanistes qui viennent de régions rurales, ils font carrière ailleurs: c’est par exemple le cas de Glaréan, né à Glaris, mais dont l’activité s’est concentrée à Paris, à Bâle et à Fribourg-en-Brisgau. Les Grisons (où seule Coire peut vraiment être considérée comme un centre urbain d’importance) se distinguent parmi les zones essentiellement rurales, avec la présence de l’humaniste Simon Lemnius et de nombreux pasteurs formés aux humanités (Johannes Comander, Johannes Blasius, Nicolaus Artopoeus, Jachiam Bifrun, Ulrich Campell, Johann Pontisella, Johannes Fabricius Montanus).

Dans cette introduction, nous n’examinerons pas la situation de l’humanisme sur tout le territoire suisse, mais seulement là où l’activité humaniste fut notable, c’est-à-dire à Bâle, Zurich, Berne, Fribourg, Lucerne, Saint-Gall et les Grisons. Certains de ces lieux ont accueilli un grand nombre d’humanistes tout au long du XVIe siècle, favorisant une activité intellectuelle constante (Bâle, Zurich). Ailleurs, la présence humaniste fut plus aléatoire (Fribourg) ou fortement conditionnée au travail d’un grand personnage en particulier (par exemple Vadian pour la ville de Saint-Gall). Nous tenterons ici de relever les spécificités de l’humanisme propres à chaque région.

 

Bâle

S’il ne fallait mentionner qu’une place forte de l’humanisme en Suisse, ce serait Bâle. La ville rhénane fut la porte d’entrée de l’humanisme en Suisse, grâce à la tenue du dix-septième concile œcuménique (1431-1449) et au passage d’Enea Silvio Piccolomini, le futur pape Pie II. La longue durée du concile permit en effet aux Bâlois d’entrer en contact avec les humanistes italiens, d’apprécier leur éloquence et leur amour des belles lettres. Piccolomini promut l’humanisme au nord des Alpes et fut un exemple pour les premiers humanistes suisses, par exemple Niklaus von Wyle (d’Argovie) et Albert de Bonstetten (d’Uster). Une école de théologie, le Studium generale, fut créée pour les clercs du concile. Cette institution fut étendue par l’antipape Félix V (Amédée VIII de Savoie) aux quatre facultés et pouvait attribuer des grades. Après le concile, les Bâlois sollicitèrent et obtinrent un privilège universitaire auprès de Piccolomini, devenu entre-temps le pape Pie II. L’université fut ainsi inaugurée en 1460. L’université connut une brève période de prospérité avant les guerres de Bourgogne (1474-1477) puis de Souabe (1499), l’arrivée de la peste à Bâle (1502) et la concurrence des universités allemandes. L’entrée de Bâle dans la Confédération en 1501 provoqua un départ massif des professeurs et des élèves. La Réforme faillit lui donner le coup de grâce en provoquant une nouvelle fuite des cerveaux (des savants catholiques comme Glaréan partirent avec leurs étudiants à Fribourg-en-Brisgau) et en créant de nouvelles hautes écoles réformées, par exemple à Zurich, qui concurrencèrent l’université dans le domaine de la formation en lettres et en théologie. Mais en fin de compte, la Réforme lui a donné un nouvel élan et une dimension européenne.

L’arrivée des imprimeurs à Bâle fut favorisée par la tenue du concile, la présence d’une fabrique de papier et la circulation des marchandises sur le Rhin. Dans un premier temps, l’imprimerie fut au service de la pensée religieuse traditionnelle: les diocèses avaient besoin de bréviaires et de missels et les couvents devaient pourvoir leurs bibliothèques. Les imprimeurs (souvent eux-mêmes venus d’autres pays) firent appel à l’expertise d’érudits étrangers, qui travaillaient pour eux comme correcteurs, notamment. De passage au début, les imprimeurs finirent par s’installer en ville, à se naturaliser et même à fonder des dynasties: c’est le cas des Petri, Froben et Amerbach. Avec eux la production se diversifia, même si les écrits religieux restèrent prépondérants (Bibles latines, pères de l’Église, recueils de droit ecclésiastique, etc.). Au côté de cette première génération d’imprimeurs se tinrent des intellectuels comme Johannes Heynlin, Sebastian Brant, Jakob Wimpfeling, Johannes Geiler de Kaisersberg ou encore Johannes Reuchlin, qui firent le lit de l’humanisme en encourageant l’étude de la Bible et des pères de l’Église, en stimulant l’édition de textes et en accroissant les fonds des bibliothèques. Ces humanistes étaient toutefois tournés vers l’Empire, et certains d’entre eux (comme Brant) étaient même hostiles à l’entrée de Bâle dans la Confédération, y voyant une atteinte à l’unité de l’Empire et une trahison envers l’empereur.

Mais ce qui fit définitivement de Bâle la ville humaniste par excellence, c’est l’arrivée d’Érasme de Rotterdam et d’Oecolampade, tous deux attirés par la présence de l’imprimeur Johannes Froben, dont le fils, Jérôme, était le premier Bâlois à être né confédéré. Le cercle est complété par les fils de Johannes Amerbach (Bruno, Basile et Boniface), originaire de Franconie, et par une ribambelle d’érudits étrangers venus notamment d’Alsace voisine (Conrad Pellican, Beatus Rhenanus, Wolfgang Capiton).

Le triomphe de la Réforme à Bâle en 1529 provoqua les départs d’Érasme et de Glaréan, notamment (le premier nommé y revint plus tard). Malgré ces pertes, le mouvement réformé mené par Oecolampade put faire perdurer la culture humaniste dans la ville. Le passage à la Réforme fit que Bâle se tourna davantage vers les villes suisses de même confession, même si sa position resta longtemps à l’écart de l’orthodoxie réformée prônée par Zurich et Genève. En raison de cette position peu dogmatique, de nombreux réfugiés protestants d’Italie et de France arrivèrent à Bâle, certains d’entre eux flirtant avec l’hérésie (Celio Secundo Curione, Michel Servet, etc.). Cette tolérance ne s’appliquait toutefois pas aux anabaptistes, qui furent exterminés dans la campagne bâloise en 1530-1531. L’intérêt de certains érudits pour l’Islam n’était pas non plus vu d’un bon œil par les autorités. La Réforme fut aussi à l’origine d’une réorganisation du système éducatif. L’université rouvrit ses portes en 1532 avec des statuts renouvelés qui soulignaient son appartenance à la confession réformée. L’une des caractéristiques de l’humanisme bâlois est sa tradition hébraïsante représentée par Heynlin, Reuchlin, Capiton et Pellican. À partir de la fin du XVIe siècle, la dogmatisation de la Réforme à Bâle mit un coup de frein à l’humanisme, même si la production intellectuelle continua, par exemple avec Theodor Zwinger. Dans ce contexte, l’imprimeur Pietro Perna, dont l’officine joua un rôle important à Bâle dès 1558, fut brièvement emprisonné pour avoir publié des écrits de Sébastien Castellion sans les avoir soumis à la censure au préalable.

 

Zurich

Il est indubitable que l’humanisme bâlois eut une influence sur la réforme zurichoise. La ville avait cependant accueilli des représentants du premier humanisme au XVe siècle déjà: ce sont les Hemmerli, Bonstetten et von Wyle. L’humanisme s’installa définitivement sur les bords de la Limmat à partir de la défaite de Marignan, qui marqua la fin de la politique de grande puissance des Confédérés. L’érudit lucernois Oswald Myconius, enseignant au Grossmünster (1516), et Ulrich Zwingli, qui y fut curé (1519), furent les deux principaux promoteurs de l’humanisme à Zurich. Zwingli prêchait directement à partir du Nouveau Testament et publia ses réflexions sur l’éducation des jeunes gens. C’est surtout grâce à ses réformes de l’Église, de l’État et de la société que Zurich devint un haut lieu de l’humanisme. Il fut soutenu par des érudits comme Jacob Ammann, Konrad Grebel, Heinrich Bullinger, Conrad Pellican et Theodor Bibliander. En privé, il n’hésitait pas à lire Platon avec ses étudiants et appréciait la pensée des humanistes néoplatoniciens. Sa bibliothèque contenait les œuvres de science naturelle d’Aristote, Pline l’Ancien et Strabon. Sa Prophezey, créée en 1525, permit de former de nombreux pasteurs et fut le prototype de beaucoup d’académies en Suisse, en France et aux Pays-Bas. Elle permettait notamment aux élèves d’acquérir de solides connaissances dans les trois langues sacrées (latin, grec et hébreu). Avant de la fréquenter, les élèves apprenaient les rudiments à l’école allemande, puis étudiaient aux écoles latines du Grossmünster et du Fraumünster pour se préparer aux études supérieures. Les pièces de théâtre de divers auteurs antiques étaient mises en scènes (par exemple Térence, Aristophane ou encore une adaptation de l’Iliade d’Homère). Rudolf Gwalther, quant à lui, fut l’auteur d’un drame biblique en latin (Nabal).

L’imprimerie de Christoph Froschauer l’Ancien, arrivé à Zurich en 1515, joua un rôle prépondérant dans la diffusion de la pensée zwinglienne. La génération suivante d’humanistes réformés, représentée par Conrad Gessner, Josias Simler, Rudolf Gwalther ou encore Ludwig Lavater continua de faire fructifier l’héritage de Zwingli. À Zurich, l’humanisme prit des formes plus «patriotiques» qu’à Bâle, par exemple dans certains poèmes de Gwalther ou dans les réflexions politiques autour du mercenariat, des pensions, de la fin de la suprématie militaire confédérée et de la séparation de la Confédération en deux blocs confessionnels.

Certains humanistes zurichois s’intéressèrent aussi aux sciences naturelles, en particulier Gessner (ouvrages de botanique et de zoologie) et Simler (traité consacré aux Alpes). Sur le plan théologique, l’antistès du Grossmünster était le garant de l’orthodoxie réformée: après Zwingli vinrent Heinrich Bullinger, Rudolf Gwalther, Simon Sulzer et Johann Jakob Grynaeus; ils étaient soutenus par les enseignants du Grossmünster (Jacob Ceporin, Peter Kolin, Pellican, Gessner…). Malgré une certaine rigidité dogmatique menant notamment à la persécution des anabaptistes, cette période représenta un apogée culturel pour la ville.

 

Berne

L’humanisme semble avoir été moins présent à Berne qu’à Bâle et à Zurich. Toutefois, l’apprentissage du latin était déjà une préoccupation des autorités bernoises au Moyen Âge: des écoles latines existaient dès les XIIIe-XIVe siècles à Berne même, à Berthoud et à Thoune. Des recteurs de formation universitaire dirigèrent l’école latine de Berne dès le XVe siècle: Heinrich Wölfli dit Lupulus, Jakob Fullonius, Michael Rötlin dit Rubellus, Valerius Anshelm et, un peu plus tard, Nicolaus Artopoeus, qui légua sa bibliothèque à la ville. Au moment de la Réforme (1528), fondée sur les dix thèses de la dispute de Berne de 1528 et sur les décisions synodales de 1532, une haute école basée sur le modèle de la Prophezey zurichoise fut installée dans l’ancien couvent des cordeliers. Cette école fut réorganisée en 1548. Peu après la conquête du Pays de Vaud (1536) par les Bernois fut fondée, suivant le même modèle, l’Académie de Lausanne (1537). Un courant luthérien incarné par Sebastian Meyer et Simon Sulzer (pasteur et professeur de théologie à la haute école) était actif à Berne, mais il finit par disparaître avec l’affermissement du courant réformé (surtout après l’adoption de la Confession helvétique postérieure) dans la seconde moitié du siècle.

Sur le plan culturel, les Bernois appréciaient déjà les chroniques et l’histoire depuis le bas Moyen Âge, tout comme le théâtre (pièces de carnaval et drames scolaires) et la musique. Celle-ci était très pratiquée à la maîtrise de Saint-Vincent jusqu’à la Réforme, et ses représentants étaient par exemple Johannes Wannenmacher (qui était en contact avec plusieurs humanistes, comme Pierre Falck, Glaréan ou encore Zwingli) et Cosmas Alder (auteur plus tard de motets en latin, par exemple sur la mort de Zwingli). Écartés à l’arrivée de la Réforme, le chant d’assemblée et la musique municipale firent leur retour en 1558.

Parmi les humanistes importants de Berne, on mentionnera (outre les recteurs cités plus haut) Cosmas Alder, déjà évoqué, qui assuma diverses charges administratives et composa des hymnes sacrés sur des textes de Wolfgang Musculus (un Lorrain devenu professeur à la haute école de Berne); Valerius Anshelm, chroniqueur, recteur de l’école latine et médecin de la ville; ou encore Berchtold Haller, ancien prêtre et chanoine, qui contribua à diffuser la Réforme à Berne avec le soutien du prédicateur Franz Kolb. À Berne, l’humanisme est donc fortement lié à la Réforme, mais aussi à l’État: la connaissance du latin et le vif intérêt pour la géographie sont exploités sur le plan politique, Berne ayant des ambitions territoriales affirmées. C’est ainsi qu’une carte et une chorographie du territoire bernois est élaborée grâce aux efforts communs du conseiller Niklaus Zurkinden, du médecin Thomas Schöpf et d’autres collaborateurs dans les années 1560-1570.

 

Fribourg

À Fribourg, le mouvement humaniste fut freiné par la situation économique difficile, causée par l’effondrement des industries textiles et de la tannerie. De plus, la ville ne comportait ni haute école (l’université fut fondée en 1889 seulement), ni imprimerie (la première s’installa en 1585), ni grande foire aux livres. Quant à l’école latine, active depuis le XIIe siècle, elle n’était accessible qu’aux bourgeois les plus riches. Comme le collège des jésuites ne fut fondé qu’en 1582, l’enseignement supérieur ne pouvait être suivi qu’en privé, dans une école cathédrale ou encore dans une université étrangère. L’accès aux livres était limité, puisque seuls les communautés religieuses et quelques laïcs en possédaient.

Les premiers Fribourgeois à être entrés en contact avec la culture humaniste étaient donc des étudiants partis s’instruire dans les universités étrangères, principalement en France et dans le Saint-Empire romain germanique. L’université de Bâle était la plus fréquentée en raison de sa proximité, mais cela changea à l’arrivée de la Réforme dans cette ville en 1529. Les Fribourgeois allèrent désormais étudier à Fribourg-en-Brisgau, où enseignait Henri Glaréan, très lié avec l’avoyer de Fribourg Pierre Falck (1468-1519).

Falck est généralement désigné comme la pierre angulaire du mouvement humaniste à Fribourg. Ses intérêts pour la culture antique, sa carrière politique de premier plan et ses nombreux contacts avec les humanistes de Suisse et de l’étranger en faisaient un mécène idéal pour les Fribourgeois désireux d’embrasser la culture savante de l’époque. Il serait néanmoins exagéré de parler de «cercle humaniste» autour de Falck. Fribourg n’était pas pour autant une terre hostile à l’humanisme, puisque des humanistes étrangers y séjournaient et que certains membres de la bourgeoisie (ceux qui ne s’étaient pas convertis à la Réforme) partis suivre les studia humanitatis y revinrent pour occuper des fonctions importantes.

Après la mort de Falck en 1519 et jusque dans les années 1530, Fribourg accueillit des humanistes de passage; mais leurs sympathies pour la Réforme les empêchèrent de s’y installer durablement. Les tensions confessionnelles de cette période reléguèrent les idées humanistes au second plan. Il fallut attendre la seconde moitié du siècle pour voir un renouveau dans ce domaine, quand les frontières confessionnelles eurent été fixées: il s’agit alors d’un humanisme catholique.

À partir de la fin des années 1560, le prévôt Pierre Schneuwly s’efforça de réformer l’école latine en net déclin. Il en révisa plusieurs fois le plan d’études et tenta d’attirer à Fribourg des maîtres nombreux et compétents. Son action permit d’ailleurs l’arrivée des jésuites, en particulier de Pierre Canisius, et la fondation du collège Saint-Michel. Autour de Schneuwly semble s’être constitué un groupe d’humanistes attachés au renouveau culturel apporté par la Réforme catholique, comme le curé de Fribourg Sébastien Werro et le chancelier Guillaume Techtermann. Schneuwly parvint en outre à faire venir l’imprimeur Gamperlin à Fribourg, ce qui stimula la production de livres; les jésuites étaient d’ailleurs les principaux clients de Gemperlin. Relevons enfin que si la production littéraire en latin des humanistes fribourgeois est limitée, elle n’est pas pour autant inexistante.

Il est impossible de boucler ce tour d’horizon sur l’humanisme à Fribourg sans mentionner la place prépondérante qu’y occupa le théâtre dès la fin du XVIe siècle; c’est ainsi qu’au collège Saint-Michel, entre 1584 et 1590, furent représentées de nombreuses pièces inspirées de sujets antiques ou religieux, au rang desquelles figurent celles du professeur d’humanités Jacob Gretser.

 

Lucerne

Lucerne traversa les turbulences confessionnelles du XVIe siècle en demeurant fidèle à l’ancienne foi. La plus grande partie du chapitre collégial de Saint-Léger rejeta en effet la Réforme protestante. Les chanoines Johannes Xylotectus et Jodocus Kilchmeyer, ainsi que le maître d’école Oswald Myconius, furent contraints de quitter Lucerne entre 1522 et 1524 en raison de leur sympathie pour la nouvelle doctrine. Par la suite, la présence du clergé catholique se renforça avec l’arrivée de plusieurs ordres nouveaux (capucins, jésuites, ursulines). Devenue une place forte du catholicisme en Suisse après la division confessionnelle, Lucerne accueillit également, à partir de 1586, une nonciature permanente du Saint-Siège et, dès 1595, une ambassade espagnole.

Des écoles sont attestées au XIIIe siècle au prieuré du Hof (devenu chapitre de Saint-Léger dès 1456) et au chapitre de Beromünster. Le couvent des franciscains comprenait aussi une école réservée à l’origine aux membres de l’ordre; celle-ci fut remplacée en 1543 par une école latine publique, elle-même supplantée par le collège des jésuites créé en 1577. Ce dernier dispensait un enseignement fondé sur les humanités et destiné aux laïcs et aux futurs prêtres. La formation de base durait quatre ans et fut peu à peu complétée au XVIIe siècle par des cours supérieurs de philosophie et de théologie d’une durée de trois ans. Hors la ville de Lucerne, l’abbaye de Saint-Urbain et le chapitre de Beromünster (dont l’école adopta le plan d’études jésuite), seules les villes de Sursee et de Willisau possédaient des écoles régulières.

L’intérêt pour les humanités est cultivé à l’école de Saint-Léger (Myconius, Xylotectus), parmi les chanoines de Beromünster (Ludwig Carinus, Wilhelm Bletz dit Tryphaeus), à l’école de l’abbaye de Saint-Urbain (où étudia et enseigna Rudolf Ambühl) ainsi que chez certains patriciens (Ludwig zur Gilgen, Jost von Meggen).

C’est à Beromünster que fut produit le premier imprimé de Suisse, le Mammotrectus (un dictionnaire pour l’étude biblique), paru en 1470. Il sortit des presses du chanoine Elias Elye, qui fit paraître d’autres ouvrages, mais dut cesser ses activités quelques années plus tard, faute de succès. Par la suite, tous les imprimeurs s’installèrent en ville de Lucerne. Le premier d’entre eux fut le théologien et humaniste alsacien Thomas Murner, actif au couvent des cordeliers entre 1526 et 1529 et qui publia les actes de la dispute de Baden.

Comme à Fribourg, le théâtre occupa une place toute particulière dans la culture lucernoise. Une tradition théâtrale (en langue vernaculaire) est attestée à Lucerne au XVe siècle déjà (pièces de carnaval, mystères de la Passion et de Pâques). Elle se prolongea et s’enrichit chez les jésuites, qui faisaient jouer des pièces en latin par leurs élèves avec un objectif à la fois didactique et moral; ces spectacles étaient parfois ouverts au public.

 

Saint-Gall

À la Renaissance, Saint-Gall était une ville d’Empire réputée pour son commerce de textile (et pour sa toile de lin en particulier). La particularité de Saint-Gall était aussi d’avoir à proximité une abbaye où résidait un prince-abbé disposant lui-même de vastes territoires. Il est évident que les tensions n’étaient pas rares entre les autorités de la ville et l’abbé; elles s’aggravèrent avec l’arrivée de la Réforme. Ce mouvement fut en effet soutenu par une majorité de la population et agita violemment la société dans les années 1520. La ville resta ensuite exclusivement protestante, alors que certaines régions revinrent au catholicisme après la paix de 1531. Joachim Vadian et Johannes Kessler furent les instigateurs de la Réforme à Saint-Gall: le principe scripturaire fut introduit en 1524 et la première cène eut lieu à l’église Saint-Laurent en 1527. Vadian, qui fit l’éloge de Saint-Gall dans son commentaire à Pomponius Mela, joua un rôle culturel de premier plan par ses œuvres historiques et le don de sa bibliothèque à la ville. Sa vaste érudition, ses responsabilités politiques et son action réformatrice marquèrent profondément le paysage culturel saint-gallois au XVIe siècle. À ses côtés on peut ranger Johannes Kessler, qui fut maître à l’école latine et, après la mort de Vadian, premier pasteur de Saint-Gall. Surtout connu pour sa chronique de la Réforme (les Sabbata), il écrivit également une biographie de Vadian.

Sur le plan de l’éducation, une école latine existait au XIVe siècle déjà; l’école allemande et l’école de jeunes filles sont attestées au XVe siècle. Le gymnase en revanche ne fut fondé qu’en 1598 par une fondation privée. Le théâtre fut autorisé aux XVIe et XVIIe siècles: pour cette dernière période, on peut mentionner les pièces en latin de David Wetter et celles en allemand de son fils Josua Wetter (mais avec des sujets antiques comme le mythe des Horaces et des Curiaces). Le premier imprimeur à s’installer en ville fut Leonhardt Straub en 1578, mais il fut expulsé en 1584.

L’abbaye, fondée en 719 sur le tombeau de saint Gall, bénéficiait depuis 1451 d’une alliance perpétuelle avec les cantons de Zurich, Lucerne, Schwytz et Glaris. Ce lien se renforça en 1479 sous l’abbé Ulrich Rösch (1463-1491), mais l’abbaye resta liée à l’Empire jusqu’au XVIIe siècle (après quoi elle ne figura plus dans les matricules de l’Empire). Au Moyen Âge, l’école abbatiale était fréquentée par les moines, les membres de la classe dirigeante laïque et le haut clergé séculier. Après une longue période de déclin (XIe-XVe siècles), l’énergique prince-abbé Rösch rétablit la discipline monastique. Il fit en sorte que les jeunes moines fussent envoyés dans des universités et que la bibliothèque fût réorganisée et enrichie. Grâce à son action et à celle de ses successeurs, l’abbaye put résister aux grandes turbulences confessionnelles. Après les guerres de Kappel (1531), le nouvel abbé Diethelm Blarer von Wartensee (1530-1564) rétablit son autorité et encouragea la Réforme catholique. Il reprit l’abbaye de Sankt Johann dans la vallée de la Thur et la transforma en prieuré; une douzaine de moines y tenaient une école fréquentée par des élèves venant de toute la Suisse. C’est aussi à Sankt Johann que l’imprimerie fit ses débuts dans la principauté. Blarer fit en outre construire une nouvelle bibliothèque à deux étages. Il est considéré comme le troisième fondateur de l’abbaye après Otmar et Rösch. L’un des moines les plus érudits de cette époque fut le père bibliothécaire Maurice Enck (mort en 1575), qui maîtrisait le latin, le français, l’hébreu, le syriaque et le chaldéen. Il rédigea également une préface en latin aux compositions polyphoniques de Manfredo Lupo Barbarino, compositeur italien qui mit notamment en musique l’Helvetiae Descriptio de Glaréan.

 

République des III Ligues (aujourd’hui canton des Grisons)

Joachim Vadian et son cercle protestant influencèrent la Suisse orientale. L’enseignement de Vadian à Vienne (entre 1510 et 1518) fit impression sur les jeunes Grisons venus y étudier. Parmi les représentants de l’humanisme aux Grisons figurent Simon Lemnius et Johannes Fabricius Montanus, mais aussi les créateurs de la langue littéraire rhéto-romane que furent Jachiam Bifrun et Johann Travers; il faut y ajouter quelques réfugiés italiens comme Pietro Paolo Vergerio et Franciscus Niger. Les Grisons accueillirent également les chroniqueurs d’expression latine Ulrich Campell, Fortunat Sprecher von Bernegg et Fortunat von Juvalta.

Le territoire des Grisons et son histoire avaient déjà attiré l’attention d’érudits étrangers, entre autres Michael Hummelberg, l’Alsacien Beatus Rhenanus, Johannes Choler (ou Koler) d’Augsbourg, prévôt du chapitre à Coire et collectionneur d’inscriptions antiques, ainsi qu’Aegidius Tschudi et Joachim Vadian. Ce dernier s’est intéressé à l’histoire du cloître des prémontrés (St. Luzi) et du Hochstift à Coire.

La Réforme toucha le territoire des Trois Ligues de façon très disparate et beaucoup de communes restèrent catholiques. Coire fut le centre du mouvement réformé, qui s’y imposa entre 1523 et 1527 grâce à Johannes Comander, un correspondant de Vadian. De nombreuses communes de la Ligue des Dix-Juridictions et de la Ligue grise embrassèrent la Réforme dans les années 1520 et 1530. Le mouvement mit plus de temps à toucher l’Engadine et les vallées adjacentes; il n’y parvint qu’à la fin du XVIe siècle et même au début du XVIIe siècle dans le nord de la Ligue de la Maison-Dieu. Ces disparités régionales empêchèrent les Grisons de disposer d’une Église réformée unie et favorisèrent les querelles confessionnelles, comme celle qui opposa, de 1545 environ à 1571, les tenants de l’orthodoxie réformée représentés par Bullinger et les anabaptistes ou antitrinitaires italiens réfugiés à Chiavenna. Le synode grison est attesté dès 1537, tandis que la Confession de foi rhétique (contenant la première ordonnance synodale) date de 1553 seulement. Un renforcement institutionnel se produisit dans les années 1570: on mit en place une discipline ecclésiastique d’inspiration calviniste, ainsi qu’un organe capable de diriger l’Église et de la représenter face aux autorités laïques. Cette orthodoxie protestante joua un grand rôle dans l’œuvre d’Ulrich Campell notamment.

Dans le domaine scolaire, l’effort des catholiques comme des réformés se concentra sur la culture religieuse des fidèles (catéchèse systématique) et sur la qualité de la relève au sein du clergé. En matière de formation supérieure, la Diète tenta plusieurs fois en vain de créer une école cantonale financée par des biens d’Église; deux projets échouèrent par exemple à Sondrio en 1584 et 1618-1619. Les évêques ne réussirent pas non plus à établir un grand séminaire diocésain selon les directives tridentines. Parmi les personnages importants du milieu éducatif grison, on peut citer Jakob Salzmann, maître d’école à Coire, qui enseignait la grammaire, la rhétorique et la dialectique latine. Localement, il était en relation avec les chanoines de Coire et les abbés de St. Luzi, de Pfäfers et Churwalden; mais il était également en contact avec Érasme à l’époque où celui-ci était à Bâle.

 

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