Sangallas
Traduction (Français)
Traduction: David Amherdt (notes originales en allemand: Clemens Schlip)
Wetter fait ici allusion au fait que Vadian était actif aussi bien dans le domaine politique et religieux que dans le domaine médical et poétique (il en parle de manière plus détaillée dans le deuxième poème, aux v. 111-141).
Il s’agit certainement d’une allusion à la guerre de Trente ans, qui préoccupait les Saint-Gallois, même s’ils n’étaient pas impliqués dans ce conflit.
L’expression doit être prise dans le sens positif de renoncement chrétien au monde; voir par exemple Jn 12,25: «Qui aime sa vie la perd; qui s’en détache en ce monde la gardera pour la vie éternelle»; Lc 14,26: «Si quelqu’un vient à moi sans me préférer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et sœurs, et même à sa propre vie, il ne peut pas être mon disciple»; 1 Jn 2,15: «N’aimez pas le monde, ni ce qui est dans le monde. Si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est pas en lui.»
Colomban naquit vers 543 dans la province irlandaise de Leinster. Il passa environ 30 ans au monastère de Bangor avant de partir en 591 avec douze compagnons, dont Gall, comme missionnaire sur le continent, où il fonda plusieurs monastères (dont Luxeuil). En 610-612, il séjourna à Bregenz, qu’il quitta sans Gall. En 613/14, Colomban fonda encore le monastère de Bobbio dans le royaume lombard, où il mourut le 23 novembre 615. Voir à son sujet J. Duft, «Colomban (saint»), Dictionnaire historique de la Suisse, version online du 23.08.2007, https://hls-dhs-dss.ch/fr/articles/010215/2007-08-23/. Retenons que, contrairement à ce que laisse supposer le passage ci-dessus, c’est en réalité Gall qui accompagna Colomban, et non l’inverse.
Le prédicateur tchèque Jan Hus, qui, entre autres exigences, demandait la communion sous les deux espèces, fut exécuté le 14 juillet 1417 sur ordre du Concile de Constance; voir à ce sujet K. Utz Tremp, «Hussites», Dictionnaire historique de la Suisse, version online du 16.01.2008, https://hls-dhs-dss.ch/fr/articles/011451/2008-01-16/. Il était et est toujours considéré dans le protestantisme et au-delà comme le précurseur des réformateurs du XVIe siècle. Parmi l’abondante littérature sur Hus, voir P. Hilsch, Johannes Hus. Prediger Gottes und Ketzer, Ratisbonne, Pustet, 1999.
En mettant l’accent sur l’activité de prédicateur de Gall, on peut voir un reflet de la pratique pastorale de l’Église réformée, axée sur la prédication; en revanche, il n’est pas question ici – et c’est significatif – de l’administration des sacrements catholiques, dont Gall devait évidemment aussi se préoccuper. Il s’agit pour Wetter de présenter un Gall entièrement compatible avec les valeurs de la Saint-Gall réformée.
Le Brüel était «un terrain communal de Saint-Gall situé au nord-est des remparts de la ville, utilisé plus tard en partie comme pâturage. [...] Aujourd’hui, le Brüel est en grande partie couvert d’édifices» (nous traduisons); Arnet (1990), p. 55.
L’information est incorrecte. À l’époque de l’invasion hongroise, l’abbé était Engilbert (II). Voir W. Vogler, «Engilbert», Dictionnaire historique de la Suisse, version online du 07.04.2006, https://hls-dhs-dss.ch/fr/articles/025155/2006-04-07/. Anno fut anti-abbé de Saint-Gall de 953 à 954 (l’abbé était Craloh, qui avait dû fuir Anno et avait rejoint l’empereur; il regagna la ville après la mort d’Anno en 954; voir à son sujet M. Bless-Grabher, «Craloh», Dictionnaire historique de la Suisse, version online du 08.03.2005, https://hls-dhs-dss.ch/fr/articles/012567/2005-03-08/). Anno aurait fortifié la localité et l’abbaye. Voir à ce sujet A. Gössi, «Kurzbiographien der Äbte», dans Die Abtei St. Gallen, éd. J. Duft, A. Gössi et W. Vogler, Saint-Gall, Stiftsarchiv St. Gallen, 1986, ici p. 115. Wetter s’est-il simplement trompé sur le nom de l’abbé de l’époque, ou a-t-il choisi le nom d’Anno plutôt que celui d’Engilbert pour des raisons métriques?
Voir S. Sonderegger et M. Mayer, «Saint-Gall (commune)», Dictionnaire historique de la Suisse, version online du 06.01.2012, https://hls-dhs-dss.ch/fr/articles/001321/2012-01-06/, 2.2.1., «Population, société, urbanisme»: «La ville subit au moins trois grands incendies au Moyen Âge. Les rares informations à ce sujet doivent être interprétées avec prudence, surtout si elles proviennent de chroniques très postérieures aux faits. Selon Vadian, le feu épargna l’abbaye et quelques maisons le 2 mai 1215. Il anéantit l’abbaye et presque toute la ville le 23 octobre 1314 et à nouveau le 20 avril 1418 (y compris le faubourg Sankt Mangen ou Saint-Magne)».
«Nom de la rivière (en grande partie canalisée) qui s’écoule de St. Georgen à travers Saint-Gall et quitte le territoire de la ville à l’est de Heiligkreuz dans le Galgentobel» (nous traduisons); Arnet (1990), p. 385.
Les Tigurins et les Vindéliciens étaient des tribus celtes qui, dans l’Antiquité, vivaient dans les régions évoquées ici ou dans leur voisinage. Sur les premiers, voir G. Kaenel, «Tigurins», Dictionnaire historique de la Suisse, version online du 25.02.2014, https://hls-dhs-dss.ch/fr/articles/008024/2014-02-25/. Sur les seconds, voir R. Frei-Stolba, «Vindéliciens», Dictionnaire historique de la Suisse, version online du 29.06.2011, https://hls-dhs-dss.ch/fr/articles/024604/2011-06-29/.
Wetter fait ici référence au temple de Janus dans la Rome antique, dont les portes étaient fermées en temps de paix (on sait qu’elles furent fermées par Octave en 31 av. J.-C.) et ouvertes en temps de guerre. La date exacte de l’origine de cette coutume est controversée. Voir à ce sujet F. Graf, «Ianus», Der Neue Pauly 5 (1998), p. 858-861.
Avec les 11 conseillers (les Onze) issus de chacune des six corporations, les 24 membres du Petit Conseil formaient le Grand Conseil (qui comportait donc 90 membres). Voir à ce sujet C. Moser-Nef, Die freie Reichsstadt und Republik Sankt Gallen. Geschichte ihrer Verfassung und staatsrechtlichen Entwicklung, vol. 1, Zurich, Orell Füssli, 1931, p. 192-193 (état vers 1673).
Dans la mythologie antique, Astrée est une déesse de la justice. Les poètes se plaisent à raconter qu’elle quitta un jour l’humanité corrompue (par ex. Ovide, Métamorphoses 1,149-150) en promettant qu’elle reviendrait lors du retour de l’âge d’or (Virgile, Bucoliques 4,6), mais cela n’a visiblement aucune importance dans ce contexte. Astrée agit ici comme la personnification de la Justice avec une balance, qui nous est plus familière aujourd’hui.
À Rome, les hauts dirigeants et les fonctionnaires (d’abord les rois, puis les consuls, les préteurs et les légats, et enfin les rois) étaient accompagnés de licteurs, qui constituaient à l’origine une sorte de garde du corps; ils portaient sur l’épaule gauche un faisceau de verges. À leur sujet, voir C. Gizewski, «Lictor», Der Neue Pauly 7 (1999), p. 180-181.
Joachim Zollikofer, déjà mentionné dans l’épître dédicatoire, était le fils de Laurenz Zollikofer et de Dorothea von Watt, fille de Vadian; entre 1513 et 1625, il fut, selon le cycle de trois ans alors en vigueur, bourgmestre, ancien bourgmestre et bailli impérial de Saint-Gall. Comme il était né en 1547, il avait en fait déjà atteint un âge avancé en 1629, date de la parution du poème de Wetter (il mourut en 1631). Voir R. Krauer, «Zollikofer, Joachim», Dictionnaire historique de la Suisse, version online du 06.03.2013, https://hls-dhs-dss.ch/fr/articles/021803/2013-03-06/.