Extrait du Cottidiani colloquii libellus

Traduction (Français)

Traduction: David Amherdt/Kevin Bovier (notes originales en allemand: Clemens Schlip)

Fol. A1ro-A3ro

[…]

Je me suis réveillé avant le jour, je me suis levé de mon lit, je me suis assis. J’ai pris mes petites guêtres, mes souliers, et je me suis chaussé. J’ai réclamé de l’eau pour mon visage. D’abord je me lave les mains, puis je me suis lavé le visage. Je l’ai essuyé, j’ai enlevé mon bonnet de nuit. J’ai mis une tunique sur mon corps. J’ai mis une ceinture. Je me suis oint la tête et je me suis peigné. J’ai passé un manteau autour du cou. J’ai enfilé un survêtement blanc, par-dessus j’enfile une pénule. Je suis sorti de ma chambre avec mon pédagogue et ma nourrice pour saluer mon père et ma mère. Je les ai salués tous les deux et les ai embrassés. Et ainsi je suis descendu de chez moi. Je pars à l’école. Je suis entré. J’ai dit: «Bonjour, maître». Et lui m’a embrassé et m’a salué en retour. Mon esclave me remet des tablettes, un étui, un stylet. Assis à ma place, je sors mon stylet, j’efface, je copie le modèle. Lorsque j’ai écrit, je montre au maître; il a corrigé, m’a guidé, m’ordonne de lire.

[…]

 

1
Les nombreuses difficultés liées au texte des Colloquia de l’Antiquité tardive ne constituent pas le sujet de notre présentation; nous n’abordons donc les problèmes du texte et de son exégèse que dans quelques cas particuliers. Les lecteurs intéressés par ces questions sont invités à consulter l’édition d’E. Dickey, The Colloquia of the Hermeneumata Pseudodositheana, vol. 1, édition avec introduction, traduction et commentaire par E. Dickey, Cambridge, Cambridge University Press, 2012.
2
Dans l’édition de Dickey, le grec indique également ὑποδεσμίας, mais le latin indique pedules, et non, comme dans l’édition de Thorer, socculos, qui est toutefois l’une des leçons de la tradition textuelle (The Colloquia of the Hermeneumata Pseudodositheana, vol. 1, édition avec introduction, traduction et commentaire d’E. Dickey, Cambridge, Cambridge University Press, 2012, p. 104); dans son commentaire (ibid., p. 140), Eleanor Dickey suggère qu’il s’agit là de guêtres.
3
L’enfant enfile ses sandales avant de se laver. Selon The Colloquia of the Hermeneumata Pseudodositheana, vol. 1, édition avec introduction, traduction et commentaire d’E. Dickey, Cambridge, Cambridge University Press, 2012, p. 140, il évite ainsi le choc thermique provoqué par le sol de pierre froid d’une maison romaine.
4
Les changements de temps verbaux sont fréquents dans les Colloquia; voir le commentaire de Dickey sur le passage (The Colloquia of the Hermeneumata Pseudodositheana, vol. 1, édition avec introduction, traduction et commentaire d’E. Dickey, Cambridge, Cambridge University Press, 2012, p. 141).
5
Dans son édition des Colloquia Monocensia-Einsidlensia, Dickey adopte la lecture ἐγκομήτραν/dormitoriam (expressions rares pour vêtement de nuit), et non pas μίτραν/mitram (un vêtement de tête oriental); cf. The Colloquia of the Hermeneumata Pseudodositheana, vol. 1, édition avec introduction, traduction et commentaire d’E. Dickey, Cambridge, Cambridge University Press, 2012, p. 104. Dans son commentaire (ibid., p. 141), Eleanor Dickey se demande si μίτραν/mitram est une corruption du texte ou l’insertion consciente d’un correcteur qui s’imaginait que mitra était un somnifère.
6
Ce vêtement à manches courtes était porté directement sur le corps.
7
Dans le texte latin, il s’agit de pallam, ce qui est inattendu, car la palla était surtout portée par les femmes (alors qu’il s’agit ici d’un garçon); en grec, le problème ne se pose pas; voir The Colloquia of the Hermeneumata Pseudodositheana, Bd. 1, édition avec introduction, traduction et commentaire d’E. Dickey, Cambridge, Cambridge University Press, 2012, p. 141.
8
Voir l’entrée «paenula» dans l’Ausführlichen lateinisch-deutschen Handwörterbuch de K. E. Georges (19138), col. 1436 (nous traduisons): «Un survêtement rond et fermé, une sorte de blouse à capuche, avec un trou dans la partie supérieure pour y passer la tête.»