Raeteis
Traduction (Français)
Traduction: David Amherdt/Kevin Bovier (notes originales en allemand: Clemens Schlip)
1
Les douze premiers vers présentent des échos manifestes au proème des Punica de Silius Italicus. De ce point de vue, il est intéressant de constater que Lemnius, dans son poème Ad doctissimum virum Ioannem Oporinum, dominum et amicum suum charissimum, de laude chalcographiae, Lemni elegia (élégie à la gloire de l’art de l’imprimerie adressée à l’éditeur bâlois Oporin; Simon Lemnius, Bucolica. Fünf Eklogen, éd., trad. et comm. par L. Mundt, Tübingen, Niemeyer, 1996, 156-159), aux v. 63 et suivants, fait l’éloge de Silius Italicus et le place au même niveau que Cicéron et Virgile. Cela témoigne d’une estime littéraire que Silius ne devait plus recevoir du milieu du XVIe siècle jusqu’à nos jours. Lemnius occupe donc une place spéciale dans l’histoire de la réception de Silius Italicus.
2
La Ligue de la Maison-Dieu, la Ligue grise et la Ligue des Dix-Juridictions.
3
Junon parle ici des combats entre Énée et Turnus dans la seconde moitié de l’Énéide (et enfin de leur duel final à la fin du douzième livre de l’Énéide).
4
Ascagne, le fils d’Énée.
5
Romulus, le fondateur de Rome.
6
Tarchon, un fondateur de villes étrusque. Dans l’Énéide de Virgile, lui et ses Étrusques soutiennent Énée dans la bataille contre Turnus (8,506 et 603; 10,153 et 290; 11,727 et 746).
7
Lemnius rapporte ici des événements qui se seraient produits à l’époque du légendaire roi de Rome Tarquin l’Ancien; voir Liv. 5,34-35.
8
Sur cette étiologie du peuple des Rhètes, voir notre introduction et la n. 16**.
9
Les von Planta sont une vieille famille noble de Haute-Engadine attestée depuis le XIIe siècle; voir à ce sujet P. C. von Planta, «Planta, von», Dictionnaire historique de la Suisse, version online du 03.11.2011, https://hls-dhs-dss.ch/fr/articles/020149/2011-11-03/. L’antique Pompeius Planta mentionné ici est cependant une fiction poétique.
10
La vallée du col de Bregaglia (dont le nom dérive du latin Praegallia, «pré-Gaule»).
11
Un affluent du Rhin dans les Grisons.
12
Nero Claudius Drusus (38-9 av. J.-C.), officier militaire romain et beau-fils d’Auguste, ainsi que son frère Tiberius Claudius Nero, plus tard l’empereur Tibère (42 av. J.-C. - 37 ap. J.-C.), ont soumis les peuples des Alpes centrales et des contreforts nord des Alpes pendant l’été 15 av. J.-C.
13
Les aigles des légions.
14
Ganymède était un fils du roi troyen Tros. Zeus tomba amoureux du garçon et, métamorphosé en aigle, l’enleva pour en faire, dans l’Olympe, l’échanson des dieux; Ganymède remplaça dans cette fonction Hébé (la déesse de la jeunesse), une fille de Zeus et d’Héra, laquelle n’en fut guère enchantée.
15
Pour des informations générales sur la vie et l’action du bailli Benedikt Fontana et son rôle éminent dans la guerre de Souabe, voir M. Bundi, «Fontana, Benedikt», Dictionnaire historique de la Suisse, version online du 28.10.2005, https://hls-dhs-dss.ch/fr/articles/016828/2005-10-28/.
16
Dietrich Freuler, un autre chef grison à la bataille de Calven.
17
L’un des sept héros mythiques qui se sont alliés contre Thèbes dans l’intérêt de Polynice (qui est inclus dans le nombre). Étéocle et Polynice avaient convenu d’occuper le trône de Thèbes à tour de rôle, mais Étéocle, une fois son tour fini, avait refusé de laisser sa place, ce qui déclencha le conflit entre les deux frères. Capanée se vantait d’escalader les murs de Thèbes même contre la volonté de Zeus. Lorsqu’il essaya de les escalader, le père des dieux punit son insolence en le foudroyant. Sur cet épisode, voir par exemple Stace, Thébaïde 10,827-939.
18
Bien entendu, la balle et la poudre sont ceux d’un seul et même canon. Les amplifications de ce genre sont caractéristiques de Lemnius.
19
Le chroniqueur Ulrich Campell rapporte les derniers mots de Fontana en romanche d’Engadine: «Hei fraischgiamaing meis matts: cun mai ais par un huom da far; quai brichia guardad: u chia hoaz Grischuns e Ligias, u maa non plü!». Voir U. Campbell, Historia Raetica, vol. 1, éd. P. Plattner, Bâle, F. Schneider, 1887, p. 674. Traduction française d’après l’allemand (U. Campbell, Zwei Bücher rätischer Geschichte, vol. 2, Geschichte, traduction allemande par C. von Mohr, Coire, Hitz, 1851, p. 188): «Ah! Camarades, je ne suis qu’un homme, ne faites pas cas de moi; maintenant Rhètes et Ligues, ou jamais plus» (nous mettons en évidence). Voir à ce sujet également le point de vue historique et critique de Willi (1971), p. 79-85, qui doute de la réalité historique de ces mots et voit en eux des motifs empruntés à la chronique populaire.
20
Rodolphe Ier (1218-1295), comte de Habsbourg et roi des Romains (1273-1291). À son sujet, voir M. Kaufhold, «Rudolf I.», Neue Deutsche Biographie 22 (2005), p. 167-169, version online, https://www.deutsche-biographie.de/pnd11860371X.html#ndbcontent. Lorsque la lignée des comtes de Kibourg (dont le siège se trouve dans l’actuel canton de Zurich) se fut éteinte sans descendance masculine, Rodolphe, parent des Kibourg du côté maternel, fit valoir ses droits à l’héritage contre la maison de Savoie et s’appropria en 1263 (après la mort de Hartmann V) d’abord la partie occidentale, puis, après la mort de Hartmann IV (1264) jusqu’en 1273, le reste du domaine des Kibourg, malgré la résistance de la maison de Savoie. Ce domaine s’étendait de la Suisse orientale jusqu’aux actuels cantons d’Argovie, Berne et Fribourg. Sur ces liens, voir M. Leonhard, «1. La famille de Kibourg», dans M. Leonhard et F. Hälg-Steffen, «Kibourg, de», Dictionnaire historique de la Suisse, version online du 06.11.2008, https://hls-dhs-dss.ch/fr/articles/019520/2008-11-06/.
21
Lorsqu’un valet du bailli de Landenberg voulut confisquer les bœufs de la famille Melchtal à Obwald, le jeune Arnold lui opposa une violente résistance. Pour le punir, le bailli fit crever les yeux de son père. Le personnage est devenu une figure de légende; son prénom n’est connu que depuis l’Urner Tellenspiel (le Jeu de Tell d’Uri), en 1513. Voir N. v. Flüe, «Melchtal, Arnold von», Dictionnaire historique de la Suisse, version online du 03.11.2009, https://hls-dhs-dss.ch/fr/articles/047569/2009-11-03/.
22
Le bailli de Rossberg, Wolfenschiessen, tenta d’abuser de la femme du fermier Baumgarten à Nidwald, dans sa maison, après l’avoir forcée à lui faire couler un bain. Baumgarten le tua (voir notre texte). Sur ce personnage légendaire, voir A. Näf, «Der ‘Nidwaldner Tell’ Konrad von Altzellen. Die Entwicklung einer Figur der Befreiungssage», Der Geschichtsfreund 171 (2018), p. 114-146.
23
Plusieurs textes présentés sur ce portail traitent de la légende de Tell: le poème de Gwalther sur la Libertas Tigurina, son œuvre de jeunesse intitulée De Helvetiae origine, une glose d’Oswald Myconius sur l’Helvetiae descriptio de Glaréan et une élégie de Johannes Fabricius Montanus. Concernant l’histoire de Tell en général, nous renvoyons à Guillaume Tell et la libération des Suisses, éd. J.-D. Morerod et A. Näf, Lausanne, Société d’Histoire de la Suisse romande, 2010, ainsi qu’à F. de Capitani, «Tell, Guillaume», Dictionnaire historique de la Suisse, version online du 17.12.2013, https://hls-dhs-dss.ch/fr/articles/017475/2013-12-17/.
24
Allusion à Virgile, qui est né près de Mantoue.
25
Il s’agit d’Hippocrène, une source dédiée à Apollon et aux Muses, source d’inspiration pour la poésie, créée par le sabot du cheval ailé Pégase, lui-même enfant du dieu Poséidon et de la Gorgone Méduse.