Nabal
Traduction (Français)
Traduction: David Amherdt/Kevin Bovier (notes originales en allemand: Clemens Schlip)
1
Ce Polonais se présenta comme un noble et, lors d’un long séjour en Europe de l’Ouest (1548-1551), il se vanta auprès d’hommes importants de la Réforme de ses nombreuses relations en Pologne (également avec le roi). Quoique fausses, ces affirmations valurent à ce prétendu promoteur de la Réforme le respect de nombreux réformateurs et une correspondance étendue avec Calvin. Cf. par exemple O. Bartel, «Calvin und Polen», Revue d’histoire et de philosophie religieuse 45 (1965), p. 101 (nous traduisons): «Chaque mouvement avait sa courtisane, la Réforme polonaise avait également le sien»! Un aperçu des activités frauduleuses de cet homme, à sa manière tout à fait fascinant, et dont on ne sait rien de précis avant son séjour à Paris en 1548, se trouve dans H. Barycz, «Voyageurs et étudiants polonais à Genève à l’époque de Calvin et de Théodore de Bèze (1550-1650)», dans Échanges entre la Pologne et la Suisse du XIVe au XIXe siècle: choses – hommes – idées, éd. A. Gieysztor et al., Genève, Droz, 1964, p. 72-76. Barycz (ibid.), p. 73, doute également que Susliga soit réellement d’ascendance noble. Il existe une monographie sur Susliga, que nous n’avons pas pu consulter: K. Hartleb, Floryan Rozwicz Susliga, Lemberg, 1912.
2
Gwalther parle ici des réfugiés religieux protestants de son époque. Dans ce contexte, c’est le «premier refuge» qui vient à l’esprit: les protestants français (à partir de 1534) et italiens (à partir de 1542) en particulier, mais aussi espagnols et allemands (après l’intérim d’Augsbourg de 1548) cherchèrent refuge dans la Suisse réformée; peu après ce fut le tour des Anglais sous le règne de Marie Tudor (1553-1558). À Zurich, il y avait aussi des réfugiés venus de la Valteline, des Grisons et de Locarno. Voir D. Tosato-Rigo, «Réfugiés protestants», Dictionnaire historique de la Suisse, version online du 12.12.2014, https://hls-dhs-dss.ch/fr/articles/026884/2014-12-12/ (ici la première section: «Le premier refuge»).
3
Il s’agit du pape, considéré comme l’Antéchrist. Facierum rex: Luther, avait traduit le texte hébreu de Dn 8,23 par stabit rex potens faciebus («Un roi puissant par les apparences se dressera»; Ad Librum Ambrosii Catharini, texte latin et traduction allemande cités ici d’après M. Luther, Lat.-Dt. Studienausgabe, vol. 3, Die Kirche und ihre Ämter, éd. G. Wartenberg/M. Beyer, Leipzig, Evangelische Verlagsanstalt, 2008, p. 440 et 441 [cf. édition de Weimar 7.728]). Jérôme, dans la Vulgate, avait traduit consurget rex inpudens facie («un roi à l’air insolent se dressera»). La traduction œcuménique de 2010 donne: «un roi insolent et retors se dressera». Dans le passage suivant, Luther applique sa traduction au pape et à son nombreux clergé.
4
Ces vers rappellent le début du Heautontimoroumenos de Térence (Ne cui sit vestrum mirum, cur partes seni / Poeta dederit quae sunt adolescentium, / Id primum dicam: deinde quod veni eloquar). Voir Giovanoli (1980), p. 44.
5
Ce distique et les suivants font penser à Plaut. Capt. 55 et suiv.; cf. Giovanoli (1980), p. 45.
6
Les vers précédents sont une critique implicite des sujets habituellement traités dans la comédie romaine.
7
C’est inexact. Dans la pièce, Nabal meurt dès le deuxième jour; voir aussi Best (1981), p. 503. Dans la Bible, cependant, Nabal ne meurt qu’après dix jours (1 Sam 25,38).
8
Nabal signifie «fou, insensé» en hébreu.
9
Il y a ici un jeu de mots avec le nom hébreu Nabal («fou») déjà mentionné dans la note précédente.
10
Du grec πορνή (prostituée) ou de son diminutif πορνίδιον (petite prostituée).
11
«Celle qui bavarde bien»; du grec εὖ (bien) et λαλιά (bavardage).