Le tremblement de terre du 8 [18] septembre 1601
Übersetzung (Französisch)
Übersetzung: Kevin Bovier (notes originales en allemand: Clemens Schlip)
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Comme les régions réformées ont longtemps refusé d’adopter le calendrier grégorien de 1582 dans la mesure où il émanait d’une autorité catholique, Gerber suit le calendrier julien en donnant la date du 8 septembre pour le tremblement de terre. La différence avec le calendrier grégorien (18 septembre) était alors de dix jours.
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Sur lui, voir notre introduction et F. Mauelshagen, «Fries, Johann Jakob», Dictionnaire historique de la Suisse, version online du 18.04.2006, https://hls-dhs-dss.ch/fr/articles/046666/2006-04-18/.
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Le texte latin parle de Basilica. Le fait que Fries était professeur au Carolinum laisse penser qu’il s’agissait probablement de l’église du Grossmünster. La fonction d’aedilis mentionnée dans le texte latin correspond, selon le Mittellateinisches Wörterbuch, vol. 1 (1967), col. 290, s.v. «aedilitas», à un surveillant ou au prévôt adjoint d’un chapitre de chanoines (cela correspond également au Grossmünster, dont les chaires étaient basées sur d’anciennes prébendes de chanoines). Nous n’avons pas trouvé d’autres indications dans les sources sur l’aedilitas de Fries, ni sur les dommages causés par le tremblement de terre au Grossmünster. Mayer-Rosa (2015) mentionne, à propos du tremblement de terre de 1601, «des dommages causés aux bâtiments même à Zurich» (nous traduisons).
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Dans le texte latin Cynthia, du nom de la montagne Kynthos (Cynthus en latin) sur l’île de Délos, où sont nés Apollon et Artémis (qui était parfois aussi vénérée comme déesse de la lune).
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Le fait que ce tremblement de terre ait eu lieu de nuit a sans doute renforcé l’effroi qu’il a provoqué.
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Une grande quantité de rochers seraient en effet tombés près d’Engelberg; voir à ce sujet Schwarz-Zanetti/Deichmann/Fäh (2006), p. 17.
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C’est-à-dire les poissons (voir la suite).
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D’autres témoignages attestent qu’à l’épicentre, dans le canton d’Unterwald et sur le lac des Quatre-Cantons, «les mouvements des vagues [déclenchés par le séisme] jetaient sur la rive les poissons, qu’il ne restait plus qu’à les ramasser»; Schwarz-Zanetti/Deichmann/Fäh (2006), p. 17 (nous traduisons). Il est en revanche peu probable qu’une telle chose se soit produite sur le lac de Zurich, plus éloigné.
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C’est seulement à ce moment-là que Gerber aborde sans ambiguïté les dommages qui ont réellement été déplorés à Zurich.
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Vent du nord.
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Une allusion à Is 40,12 (Vulgate): quis adpendit tribus digitis molem terrae, et libravit in pondere montes, et colles in statera? – «Qui a pesé la masse de la terre avec trois doigts, et qui a pesé les montagnes avec une bascule, et les collines dans une balance?» Le recours à la Vulgate est ici nécessaire, car les traductions modernes de la Bible permettent plus difficilement de reconnaître la parenté de notre passage avec Is 40,12 (TOB: «Qui a jaugé dans sa paume les eaux de la mer, dans son empan toisé les cieux, tassé dans un boisseau l’argile de la terre, pesé les montagnes sur une bascule et les collines sur une balance?»).
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La menace de l’expansion ottomane et la peur des Turcs qui en a résulté étaient, comme on le sait, un signe distinctif de cette époque. Voir notre dossier consacré à l’ouvrage sur les Turcs et à la traduction du Coran de Theodor Bibliander. Le terme «Scythes» n’est certainement pas à prendre au sens littéral, mais dans le sens général de barbares; il s’agit ici des Turcs.
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Le lieu en question est l’âme de l’homme purifiée de ses péchés.
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Après le tremblement de terre, le bourgmestre ainsi que le Grand et le Petit Conseil promulguèrent un mandat sur les mœurs qui, comme beaucoup d’autres mandats promulgués au XVIIe siècle, devait servir «au renouvellement du Grand Mandat» (de 1530); voir à ce sujet I. Spillmann-Weber, Die Zürcher Sittenmandate 1301-1797. Gelegenheitsschriften im Wandel der Zeit, Zurich, PKS, 1997, p. 30-31. De manière générale sur les mandats de mœurs usuels dans les cantons confédérés, qui devaient servir à la régulation morale de la vie quotidienne (ils correspondent en ce sens aux règlements de police répandus ailleurs), voir P. Ziegler, «Mandats sur les mœurs», Dictionnaire historique de la Suisse, version online du 19.12.2012, https://hls-dhs-dss.ch/fr/articles/016552/2012-12-19/.
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Dans cette strophe, le fait que les gens vont à l’église pour s’imprégner de la parole de Dieu (par la lecture de la Bible et la prédication) est typiquement protestant.
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Sur le problème de l’alcoolisme à la Renaissance, voir notre introduction au poème sur l’ébriété de Rudolf Ambühl le Jeune. Gerber aborde également ici la question des danses populaires en lien avec celle de la célébration adéquate des dimanches et des jours fériés. Dans les régions réformées de Suisse, il régnait une atmosphère hostile à la danse; voir à ce sujet U. Pellaton, «Danse», Dictionnaire historique de la Suisse, version online du 28.01.2014, https://hls-dhs-dss.ch/fr/articles/011884/2014-01-28/.
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C’est-à-dire comme Zachée, le publicain (collecteur des impôts, et donc collaborateur avide du pouvoir d’occupation romain), qui invita Jésus dans sa maison et qui dédommagea ensuite largement ceux qu’il avait lésés, distribuant le reste de ses biens aux pauvres (cf. Lc 19,1-10).
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Lac volcanique situé près de Cumes en Campanie, aux émanations toxiques. Traditionnellement considéré comme un accès aux enfers, il est symboliquement utilisé ici pour désigner l’enfer, le royaume de Satan.