Stockhorniade
Übersetzung (Französisch)
C’était la nuit, les étoiles brillaient dans tout le ciel | |
Et l’oiseau avait annoncé en chantant le lever de l’étoile du matin. | |
Bien réveillé, Simon saute hors de son lit et réveille aussitôt | |
Tout le monde; nous nous levons tous immédiatement de nos lits. | |
Nous nous habillons, nous prenons le petit déjeuner et chacun saisit | 5 |
Son bâton blanc comme neige pour pouvoir bien suivre la piste | |
Et atteindre le sommet de la montagne. | |
Alors que nous avions gravi une pente, deux compagnons | |
Nous rejoignent; l’un d’eux, bien qu’il ait été élevé | |
En montagne, a appris le mouvement des astres | 10 |
Sans autre guide que la nature. Car l’étoile | |
Scintillante du grand Jupiter, salutaire pour les mortels, | |
Il la reconnaît. L’étoile rougeoyante et sanglante de Mars, | |
Qui effraie le monde, ne lui est pas inconnue, | |
Non plus que les compagnons du Soleil, Mercure et la bienfaisante Vénus, | 15 |
Orion, le porteur d’épée qui provoque bien des pluies. | |
Il connaît les Pléiades qui se lèvent au printemps. | |
Dès que nous avons atteint une bergerie, nous décidons de nous reposer à cet endroit, | |
Près d’un ru, et de sortir de notre sac du pain, | |
De la viande de chamois et du vin doux. | 20 |
Après avoir ainsi refait nos forces, aussitôt, | |
Reprenant la route, nous gravissons des rochers et de hautes | |
Falaises, tandis que la cime de la montagne demeure cachée. | |
À côté de la cime, tout au fond de la vallée, un lac aux eaux vertes, | |
Sans poissons, qui, à la manière d’Aréthuse et du fleuve Alphée, | 25 |
Entre sous terre et pénètre ainsi dans les roches | |
Escarpées, jusqu’au moment où il fait jaillir ses eaux écumantes | |
Non loin du village qui s’appelle Erlenbach. | |
À cet endroit, dans une vallée à l’écart, jaillit vivement d’une petite colline une source | |
Limpide et gelée, qui rivalise avec la source | 30 |
De Bandusie: on pourrait y voir de la glace, ou peut-être de l’eau ressemblant à du verre. | |
Ici, nous dressons à nouveau la table, et il étend sur le sol | |
Ses membres fatigués, celui qui désire goûter de la venaison, | |
Ou le don de Cérès, ou de petits fromages vieux. | |
La nymphe de la source, Stockhornia, étanche notre soif, | 35 |
Tandis que l’échanson, assis près de la source, nous tend les gobelets. | |
Car nous avons décidé de garder les vins de la rive jusqu’au moment où | |
Tu nous porteras, Stockhorn, tout en haut, sur ton sommet que nous aurons gravi. | |
Après que la faim eut été apaisée et que le plaisir de manger eut cessé, | |
Nous poursuivons, et Kunz nous montre diverses herbes que l’on pouvait | 40 |
Voir çà et là: il nous explique quelle est la forme de la gentiane, | |
Quelle est la vertu curative du blanc hellébore. | |
Il nous montra d’innombrables autres herbes, et les fleurs | |
Que produisent les Alpes; l’une d’entre elles a une couleur | |
Sombre et noire, et son parfum est même plus fort que celui du musc. | 45 |
Elle a une racine qui ressemble à deux mains, et c’est pour cela qu’elle est appelée | |
«Main du Christ». C’est ainsi que nous laissons le temps passer, | |
Et nous gravissons ensuite un sentier à peine large de trois pieds. | |
De là nous revenons sur des plaines et de gais pâturages, | |
Jusqu’à ce que, en passant par des rochers et des pierres menaçantes, enfin, | 50 |
Nous parvenions au sommet du Stockhorn. De là, à l’orient, nous admirons | |
Des étangs, des lacs, des torrents, les flots de la Simme et de l’Aar, | |
Des villages, des champs, des prés verdoyants. | |
Mais là où Phébus plonge ses chevaux dans les eaux du couchant, | |
Nous contemplons d’innombrables montagnes, semblables à une vaste mer. | 55 |
Une fois nos yeux rassasiés, comme nos estomacs crient famine, nous dressons | |
Une table au milieu d’un rocher; nous sortons une épaule | |
De chamois, puis du pain ainsi que du vin doux, | |
De vieux fromages qui servaient d’assaisonnements | |
À nos ancêtres helvètes, à une époque où personne | 60 |
Ne convoitait les épices exotiques ni n’aimait la guerre. | |
Tandis que nous prenons notre petit déjeuner, de jeunes pâtres se hâtent | |
De nous apporter dans des seaux du lait et de petits gâteaux. | |
Ce deuxième service était pour nous aussi bienvenu | |
Que l’étaient autrefois les desserts attiques pour les gourmands. | 65 |
En effet, l’un buvait du lait, un autre mangeait du beurre; | |
Quant au troisième, il se régale d’une bonne ration de fromage. | |
Une fois la faim apaisée et la soif étanchée, | |
On se lève; en guise de distraction, nous nous amusons à faire rouler | |
Un bloc de rocher et à écouter le bruit qu’il fait, | 70 |
Semblable au tonnerre lorsqu’il gronde contre les hautes parois. | |
Quand nous en avons eu assez de cette activité, | |
Nous avons tous voulu descendre du Stockhorn. | |
Et voilà qu’en descendant nous avons vu une chose merveilleuse: | |
Une perdrix des Alpes passe soudainement devant nous tous; | 75 |
Les locaux l’appellent «perdrix des roches» | |
Parce qu’elle se plaît dans les rochers et se nourrit de sable, | |
Lorsqu’elle est couverte par des masses de neige. Alors que nous tentons en vain de l’atteindre | |
En lui tirant dessus plusieurs fois au fusil, | |
Elle reste immobile au même endroit, jusqu’à ce qu’elle soit touchée | 80 |
Par une balle de fusil et tombe la tête la première d’un haut rocher. | |
Une fois qu’elle est tombée à terre, nous admirons son bec recourbé | |
Et son plumage moucheté. | |
Nous poursuivons vers une bergerie qui se trouvait par hasard près de nous | |
Et, à l’intérieur, nous nous rassasions à nouveau de lait de vache en grande quantité | 85 |
Et pour lequel nous remercions comme il se doit le neveu | |
De Kunz. Ensuite, nous continuons tous à gravir le versant | |
(Appelé couramment Mutrinenafter à cause de sa propriétaire) | |
Afin d’y voir de plus près les chamois | |
Bondir depuis le sommet de la montagne. | 90 |
Mais nous n’avons vu là aucune bête: il faut | |
En blâmer la Fortune, car nous avions envoyé en éclaireurs | |
Un chasseur et un groupe expérimenté | |
Pour débusquer les chamois cachés dans les rochers alentours, | |
Mais nous n’avons vu aucune bête. | 95 |
Alors, peu à peu, tout le monde veut descendre du sommet | |
De la pente: ce n’est pas un large chemin, mais plutôt une longue arête. | |
À partir de là, nous descendons finalement par un chemin plus commode | |
Que celui que nous avions emprunté à la montée; car il est plus plat | |
Et beaucoup plus fréquenté; c’est par là qu’on transportait d’ordinaire | 100 |
Le beurre et tous les produits laitiers. | |
Enfin, nous avons regagné les prés d’Erlenbach; | |
Et après nous être tous rendus à l’ancienne auberge, | |
Où nous avons pris soin de nos corps et avons accordé un peu de repos | |
À nos membres fatigués, voilà qu’une grande foule de gens | 105 |
Nous appelle pour un dîner apprêté copieusement et somptueusement. | |
Seul Telorus a encore la force et l’énergie d’aller au dîner | |
(Il s’y rend avec le serviteur), car les autres | |
Étaient épuisés par l’effort et la chaleur de la journée. | |
Cette situation était fort regrettable, non pas tant parce que nos corps étaient | 110 |
Épuisés, mais parce qu’il ne nous était pas possible de remercier | |
Nos hôtes de nous avoir si souvent accueillis avec bienveillance. | |
En effet, à plusieurs reprises, un grand nombre | |
De jeunes gens et de sages vieillards nous ont accueilli avec tous les honneurs. | |
Il y avait un homme vénérable qui nous a offert du vin | 115 |
Au nom de toute la communauté; si on considère l’éloquence de ses paroles, | |
Il sera Nestor de Pylos; si on considère ses biens fonciers, | |
Il sera un deuxième Crésus; son nom est Lenherr. | |
Il était porte-étendard quand il était encore en pleine force de l’âge. | |
Wolf prend ensuite la parole et le trésorier reprend le flambeau | 120 |
En troisième; nul n’est plus aimable que lui: | |
Il prend part à notre rencontre nous accueille avec des propos bienveillants. | |
Ici, nous avons découvert que les coutumes d’antan de notre Helvétie | |
Ne sont pas complètement enterrées; le Simmental | |
En garde de nombreuses traces en accueillant les voyageurs comme il se doit. | 125 |
La fête achevée, nous avons pris congé de tout le monde et | |
Avons tous promis de nous souvenir de leurs faveurs | |
Aussi longtemps que nous vivrons. Puis, | |
Comme le lendemain, le flambeau du Soleil était apparu dans le ciel, | |
Nous sommes tous retournés à Berne, la ville aux multiples attraits. | 130 |
Fin. |