Monomachie
Traduction (Français)
Traduction: David Amherdt/Kevin Bovier (notes originales en allemand: Clemens Schlip)
1
Jessé, de Bethlehem, était le père de David.
2
La taille du géant est celle donnée par la Bible (1 Sam 17,4). Selon la façon dont on définit la longueur d’une coudée, elle est comprise entre trois et six mètres.
3
La patronymique Enachides pour désigner Goliath, qui n’apparaît pas dans le récit biblique, semble être une invention de Gwalther. Il est en tout cas impossible de lier le terme à Hénok (ou Hénoch), fils de Caïn, qui n’est mentionné que brièvement dans la Bible (Gn 4,17), ni avec le patriarche Hénok (ou Hénoch), plus connu, enlevé de terre par Dieu à la fin de sa vie (Gn 5,18-24). Nous ne sommes pas parvenus à trouver d’explication cohérente à l’emploi de ce terme par Gwalther.
4
Ou shekels, c’est-à-dire entre 60 et 80 kg, selon le barème utilisé pour la conversion.
5
Il s’agit le Gigantomachie, la bataille des dieux de l’Olympe contre les Géants. Après que Zeus et ses frères et sœurs eurent renversé le règne des Titans (dont le chef, Cronos, était leur père) lors de la Titanomachie, Gaia (personnification de la Terre et mère des Titans) et Tartare (personnification du monde souterrain), si l’on en croit Hygin, engendrèrent les Géants, qui sont souvent représentés comme des géants dont les jambes se terminent par des corps de serpents. Ils attaquèrent les Olympiens, qui les vainquirent, non sans difficulté et seulement avec l’aide de Dionysos et d’Héraclès (tous deux fils de Zeus et de mères mortelles). Une représentation picturale célèbre est fournie par le Grand autel de Pergame à Berlin. Certains Géants seraient enterrés sous des volcans (notamment le Vésuve et l’Etna), provoquant des tremblements de terre et des éruptions. Il est difficile de dire quelles représentations antiques de la Gigantomachie Gwalther a utilisées pour ces vers, d’autant qu’il a aussi pu se servir de manuels de mythographie. Selon une autre version du mythe (Hésiode), c’est Ouranos (le Ciel) qui était le père des Géants, qui furent engendrés à partir des gouttes de son sang tombées sur terre (Gaia) après que son fils Chronos l’eut émasculé. Chez d’autres auteurs, seule la maternité de Gaia est mentionnée. Dans toutes les versions, cependant, les Géants et leur mère sont les ennemis des Olympiens.
6
Après l’échec des géants dans leur combat contre les dieux de l’Olympe, Gaia (voir la note précédente), dans sa colère, engendra avec Tartare (personnification du monde souterrain) Typhon, un monstre hybride avec cent têtes de dragon qui lui servaient de jambes. Il fut vaincu par Zeus puis enterré sous l’Etna, en Sicile. Les éruptions volcaniques et les tremblements de terre qui s'y produisent lui sont ainsi attribués (il est vrai qu’un autre récit mythologique nous apprend que c’est Encélade, un autre géant, qui est enterré sous le volcan).
7
Les Olympiens mentionnés ici se transforment en animaux qui leur sont consacrés (du point de vue de l’histoire religieuse, cela signifie qu’ils étaient autrefois vénérés sous la forme de l’animal en question). Dans le cas de Vénus, ce lien est plus difficile à établir; le choix du poisson pourrait s’expliquer par le fait qu’elle est née de la mer, ou que, selon une autre version, elle et son fils Éros furent sauvés par deux poissons.
8
Apollon, né sur l’île de Délos.
9
Dionysos/Bacchus.
10
Mercure, né sur le mont Cyllène en Arcadie.
11
Junon, fille de Saturne.
12
C’est Shamma, le frère de David, qui parle. Son rapport, qui commence relativement tôt dans le premier livre, s’adresse à son père Jessé. Il prend fin dans le dernier tiers du livre II. Toujours dans le livre II figurent une prière de Jessé et le chant de jubilation des femmes de Jérusalem au retour de l’armée des Israélites (voir plus bas.
13
Le grand-père de David était Obed, fils de Booz et de Ruth (voir Mt 1,5).
14
Il est intéressant de noter que Gwalther projette ici le lecteur dans l’avenir: David, qui succédera à Saül en devenant le deuxième roi d’Israël, n’est pas, en tant que fils de Jessé, de souche royale. Si l’on suit la lignée des descendants de David (Mt 1,17), on arrive à «Joseph, l’époux de Marie, de laquelle est né Jésus, que l’on appelle Christ» (Mt 1,16).
15
Le roi Saül, fils de Kish, Cis dans la Vulgate, d’où l’adjectif Cisseius; sur Kish, voir 1 Sam 9,1; 1 Chr 8,33; Act 13,21.
16
Jessé, de Bethlehem, était le père de David.
17
Jonathan était le fils aîné du roi Saül et le meilleur ami de David.
18
Pour l’essentiel, cet hymne est une création de Gwalther, qui s’inspire toutefois de l’idée centrale de 1 Sam 18,6-7: « 6) À leur arrivée, quand David revint après avoir battu le Philistin, les femmes sortirent de toutes les villes d’Israël, en chantant et en dansant, à la rencontre du roi Saül, au son des tambourins, des cris de joie et des sistres. (7) Et les femmes, qui s’ébattaient, chantaient en chœur: ‘Saül en a battu des mille, et David des myriades.’»
19
Ce passage de l’hymne est une paraphrase poétique de l’exclamation des femmes d’Israël dans 1 Sam 18,7 déjà citée plus haut («Saül a tué ses milliers, et David, ses dizaines de milliers»).
20
Voir 1 Sam 18,8-9: «(8) Saül le prit très mal et fut très irrité. Il disait: ‘À David on attribue les dizaines de milliers, et à moi les milliers; il ne lui manque plus que la royauté!’ (9) Depuis ce jour-là, Saül regardait David avec méfiance».
21
1 Sam 19,1-18 décrit comment David est obligé de fuir sa patrie pour échapper aux intentions meurtrières de Saül.