Eidyllia melica et Odes/Hymnes
Traduction (Français)
Traduction: David Amherdt/Kevin Bovier (notes originales en allemand: Clemens Schlip)
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Le jésuite Johann Lantz, dont la date de naissance est inconnue, entra tôt dans l’ordre et, à partir de 1601, enseigna longtemps les mathématiques et l’astronomie à Ingolstadt. Il publia les écrits d’Euclide et mourut à Munich (ou Mayence) en 1638. Voir Günther, «Lantz, Johann», Allgemeine Deutsche Biographie 17 (1883), p. 701, version en ligne, https://www.deutsche-biographie.de/pnd100180531.html#adbcontent (il donne Tettnang comme lieu d’origine, qui est très proche de Kressbronn: voir note suivante).
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Aujourd’hui Kressbronn am Bodensee.
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L’une des Muses, en charge de la tragédie.
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Les Thespiades étaient les cinquante filles du roi Thespius de Thespis en Béotie, avec lesquelles Héraclès engendra autant de fils en une nuit.
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Phébus Apollon était souvent considéré comme le dieu du soleil.
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Dans la mythologie grecque, Triptolème est considéré comme le fondateur de l’agriculture; dans un char tiré par des serpents, il distribuait les graines de céréales que lui avait confiées la déesse Déméter (nom romain: Cérès) partout sur Terre.
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Le poème présuppose les événements décrits en Lc 2,8-18. Un ange accompagné d’une armée céleste apparaît aux bergers qui veillaient près de Bethléem et leur annonce que le Sauveur est tout près; ils se précipitent vers la crèche.
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L’idée est peut-être inspirée par Virgile; dans Georg. 2,473-474, le poète romain suggère qu’on trouve encore chez les paysans des traces de la justice qui a quitté la terre.
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Voir par exemple Ov. met. 1,109-110, où il est dit qu’à l’âge d’or, la terre fournissait de la nourriture sans travail agricole.
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Ov. met. 1,111 mentionne des rivières de lait et de nectar; chez lui, le miel tombe cependant des arbres (ibid., 112; également chez Tib. 1,3,45). L’image utilisée par Guillimann montre une influence biblique; dans la Bible, cette expression apparaît d’abord en Ex 3,8 et Ex 3,17, où Dieu promet à Moïse qu’il conduira le peuple d’Israël dans un pays où coulent le lait et le miel; elle a été reprise plus tard par les prophètes (voir par exemple Jr 11,5 et 32,22; Ez 20,6 et 20,15).
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Il s’agit des anges qui annoncent le message de Noël.
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On peut se demander si, pour cet hymne à la nuit, Guillimann ne s’est pas plus ou moins consciemment inspiré de l’Exultet de la veillée pascale et de sa louange de la nuit de Pâques.
13
Peut-être une allusion consciente au Ps 138,12 (dans la numérotation de la Septante/Vulgate; dans la numérotation hébraïque: 139,12): et nox sicut dies illuminabitur, sicut tenebrae eius et lumen eius (Vulgate); «et la nuit sera illuminée comme le jour, et les ténèbres comme la lumière». Ce passage des psaumes est d’ailleurs cité dans l’Exultet de la nuit de Pâques.
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Il nous semble que le sens de cette question (comme des suivantes) à l’affirmative est mieux rendu en français par une formulation négative.
15
Guillimann fait ici allusion aux diverses prophéties messianiques de l’Ancien Testament que le christianisme rapporte à Jésus-Christ. Il pourrait avoir en tête Is 9,6 (Vulgate): parvulus enim datus est nobis, filius datus est nobis, et factus est principatus super umerum eius, et vocabitur nomen eius Admirabilis, consiliarius, Deus fortis, Pater futuri saeculi, Princeps pacis; il pense encore plus probablement à la traduction latine plus ancienne d’Is 9,6, qui se trouve en ouverture de la première messe de Noël: puer natus est nobis, et filius datus est nobis: cuius imperium super humerum eius: et vocabitur nomen eius magni consilii angelus; en français: «Un garçon nous est né, et un fils nous a été donné; et la domination reposera sur ses épaules, et on l’appellera ange de grand conseil». Il pourrait aussi avoir à l'esprit la citation du Ps 2,7 dans le graduel de la première messe de Noël: Dominus dixit ad me: Filius meus es tu, ego hodie genui te («Le Seigneur m’a dit: Tu es mon fils, je t’ai engendré aujourd’hui»).
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En Lc 2,16, il est dit que les bergers se sont effectivement hâtés vers la crèche.
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Le récit de la visite des bergers à la crèche dans l’évangile de Luc (Lc 13-20) ne mentionne pas de cadeaux; Guilliman se permet ici une licence poétique qui a bien sûr sa part de vraisemblance; il est peut-être influencé par le récit de la visite des mages d’Orient venus présenter leurs offrandes (Mt 2,11).
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Le nectar et l’ambroisie sont la nourriture des dieux dans la mythologie et la poésie antiques. Le ciel chrétien décrit ici par Guillimann prend ainsi une allure antique.
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On notera que le nom du garçon n’est pas mentionné dans ce poème consacré à la nuit de Noël; cela correspond au récit de l’Évangile de Luc; ce n’est que huit jours après sa naissance que Jésus reçoit officiellement son nom, conformément à la coutume juive.