Dictionnaire latin-allemand

Übersetzung (Französisch)

Übersetzung: David Amherdt/Kevin Bovier (notes originales en allemand: Clemens Schlip)


Préface de Jacob Pedrott

Jacob Pedrott salue les jeunes étudiants en lettres d’Allemagne.

Si Julius Pollux a sans doute eu raison de dédier son dictionnaire à l’empereur Commode non en une lettre, mais en dix (car c’est en autant de livres qu’il divisa son œuvre), moi je peux d’autant plus légitimement vous faire don de ce lexique, excellents jeunes gens, et même m’en réjouir avec vous, dont les études tirent un grand bénéfice de cet ouvrage, puisqu’il concerne la manière de traduire correctement les mots latins dans votre langue nationale. Du temps de vos pères, on se servait toujours, dans les écoles, de dictionnaires barbares tant par leur contenu que par leur nom; personne, bien sûr, ne s’étonnera que cela se soit produit à une époque aussi barbare, où rien n’était enseigné correctement et selon les règles. Mais maintenant qu’il n’y a aucun type de savoir qui n’ait ses défenseurs, et que, par une divine restauration, on redonne leur place non seulement à toutes les disciplines, mais aussi aux langues, j’en viens à m’étonner que personnes parmi les Allemands ne se soit présenté pour mettre la main à un projet aussi utile. Mais rien ne sert de rapporter ici combien cela a été négligé jusqu’à présent, au grand détriment des étudiants. Je pense que dans cette affaire il s’est produit exactement la même chose que ce qui arrive presque toujours: tandis que nous jetons le discrédit sur les pires choses, qui finissent ainsi par devenir obsolètes, nous tardons trop à les remplacer par des choses meilleures – mais malgré tout, il y en a qui entre-temps réfléchissent aux moyens par lesquels on pourrait venir en aide à tout le monde. Mais pendant que l’un attend l’autre, nous attendons tous en vain. Il faut donc d’autant plus louer notre Petrus Dasypodius, un homme très cultivé et au jugement sûr, et au surplus né pour instruire correctement la nouvelle génération de lettrés, un homme qui, comme ses amis le pressaient avec une grande insistance de s’occuper non seulement de son école, qu’il dirige de manière fort admirable, mais aussi de toutes les autres, a finalement entrepris ce travail et, après l’avoir entrepris, l’a mené à bien très consciencieusement et scrupuleusement. C’est pourquoi il est de votre devoir, excellents jeunes gens, d’exprimer votre gratitude envers ceux qui le méritent bien. Mais cela arrivera, si vous continuez à cultiver inlassablement vos esprits en ces années qui sont les meilleures et qui sont libres de tout souci. C’est ainsi, en effet, que vous veillerez au mieux à vos intérêts et inviterez les érudits à publier quotidiennement ce genre de travaux si laborieusement produits pour votre usage. Portez-vous bien.

 

Préface de Petrus Dasypodius

Petrus Dasypodius salue son bienveillant lecteur.

L’année passée, si tu te souviens, excellent lecteur, ce dictionnaire latin-allemand, que j’avais certes diligemment compilé (autant qu’il était possible de le faire à un homme, par ailleurs très occupé, dans une affaire aussi pressante), à partir des meilleurs auteurs de langue latine, mais sans l’avoir passé au crible, comme on dit, l’imprimeur l’a publié à la hâte, suivant en cela son avis plutôt que le mien, puisque pour ma part je me suis aussitôt plaint de ce que l’ouvrage n’était nullement assez mûr et que je n’y avais pas encore mis la dernière main. Du reste, j’ai jugé qu’il n’était pas nécessaire de m’appesantir ici sur les raisons pour lesquelles nous avons été amenés, moi, d’abord, à entreprendre la rédaction d’un tel livre à l’époque qui est la nôtre (un véritable âge d’or, si l’on considère qu’il a vu le rétablissement des études littéraires), lui, à le rendre aussitôt public, alors qu’il était encore brut et inachevé, en partie parce que je pense l’avoir fait dans la première édition, en partie parce que toute personne sensée peut en juger par elle-même. Il sera cependant utile, peut-être, de signaler pour l’instant que le même livre est maintenant à nouveau publié, ayant bénéficié de bien plus de soin de notre part à tous deux. En effet, dès que j’ai compris qu’on allait remettre l’exemplaire sous presse, j’ai moi-même rapidement commencé à relire, non dans la précipitation comme auparavant, mais un peu plus soigneusement, tout l’ouvrage du début à la fin, effaçant parfois certaines choses, changeant aussi quelques autres, mais y ajoutant beaucoup d’éléments, au nombre desquels, en particulier, les noms de lieux et de cours d’eau de l’Allemagne, ainsi que les mots exprimant les mesures, les poids, les monnaies et d’autres choses relevant de la même catégorie ou du même genre, qui sont expliqués de manière plus dense, c’est-à-dire en termes plus appropriés, et enfin placés séparément selon l’ordre alphabétique, ce qui permet de les avoir plus facilement à disposition en cas de besoin, sans devoir faire une recherche lassante. À cela s’est ajouté aussi (et cela constitue pour ainsi dire un deuxième ouvrage) que, suivant le conseil du très docte Luis Vivès, nous avons ensuite également veillé, inversement, à faire précéder les expressions latines des expressions vernaculaires et nationales correspondantes, non sans y avoir réfléchi et nous y être appliqués avec un soin particulier, afin que l’étudiant ne soit pas contraint de s’arrêter longuement ou d’hésiter sur tout ce qui se présente, mais puisse trouver aussitôt et facilement ce qu’il faut savoir dans l’une et l’autre langue. En outre, ce qui nous a permis d’achever avec moins de peine un tel labeur, c’est la totale certitude que notre œuvre fait considérablement avancer les études de la jeunesse et que les hommes savants ne la désapprouvent pas non plus. Toi, lecteur, fais bon accueil à cet ouvrage quel qu’il soit et porte-toi bien. À Strasbourg, le 27 mars 1536.

 

Bref poème liminaire de Petrus Dasypodius

Petrus Dasypodius à la jeunesse allemande:

Voici, voici pour toi, jeune garçon qui désires

Joindre la connaissance aux chastes mœurs,

Et aussitôt bien connaître (cela est nécessaire)

Ce que chaque mot latin signifie,

Voici le livre qui l’explique de manière certaine, ainsi donc

Voici, voici pour toi, jeune garçon qui désires

Joindre la connaissance aux chastes mœurs.

 

Poème liminaire de Johannes Hospinianus de Stein am Rhein

Poème du jeune Johannes Hospinianus de Stein am Rhein

Sur le dictionnaire de Petrus Dasypodius.

Voilà, jeunesse d’Allemagne, celui qui désire prendre soin

De tes études est de retour avec un cadeau,

Un cadeau qu’il ne t’a pas amené des rivages de Calabre,

Et qui n’est pas comme celui que le cruel Polyphème apporte à ses hôtes,

Mais il ne vaut pas moins, et il est même plus grand, plus précieux

Que celui qu’Eurysthée a pris à l’Amphitrionide,

Tandis que, prenant sur ses épaules l’Olympe étoilé d’Atlas,

Il convoite les pommes d’or des jardins des Hespérides.

Dasypodius, dis-je, t’a offert un tel présent

Venu du bois sacré même des Aonides, bravo!

Et à ce qu’il a omis d’abord, contraint par un bref

Délai, il a vraiment mis la dernière main.

Il a été augmenté, rendu brillant, examiné en tous sens

Par un travail admirable, le noble ouvrage qui paraît maintenant.

Ainsi tu vois clairement combien ce pieux maître te veut du bien

Puisque tu es dotée d’excellentes dispositions.

Vous donc, jeunes et adultes, accourez ensemble,

En même temps que la troupe des adolescents, vers cette œuvre qui vient de paraître.

Et quelle que soit la difficulté que tu rencontreras, quel que soit l’usage que tu en feras,

C’est pour toi l’ancre sacrée auprès de laquelle tu peux te réfugier.